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Jules Leboeuf, une idole de grand-père

le mercredi 13 juillet 2022
Modifié à 10 h 17 min le 13 juillet 2022
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le nom Leboeuf aura toujours une résonnance mythique dans le monde des régates. On voit ici le regretté Jules, grand champion devant l’éternel, au centre de son fils Jean-Guy et son petit-fils Mickael. (Photo - Archives)

Les Régates ont perdu une légende au cours de la dernière année avec le décès de Jules Leboeuf. Un homme plus grand que nature lorsque l’on entend les anecdotes à son sujet. Son petit-fils Mickael Leboeuf est fier de poursuivre dans le sport où son idole a connu tant de succès.

«Mon grand-père ne voulait pas que j’aille dans ce sport, même s’il savait que j’allais y être, confie le pilote du H-155 Zoomerang. À ma première course à Valleyfield en 2019, lorsque je suis revenu au bord de l’eau, j’ai vu mon grand-père verser une larme. Ça m’a marqué. Il était si fier et heureux de voir son petit-fils aux Régates de Valleyfield.»

Il est trop jeune pour avoir vu son idole filer plus vite que le vent dans son embarcation Lauterbach. Mais on lui a raconté que Jules Leboeuf était l’homme à battre, une personne qui a donné beaucoup d’importance au sport et qui a contribué à donner la piqûre à bien des personnes.

«Hors du monde des régates, mon grand-père était un monsieur qui aimait tout le monde et qui était prêt à donner la terre à n’importe qui», poursuit Mickael.

Parmi les judicieux conseils, M. Leboeuf a rappelé à son petit-fils qu’il portait des bottes à cap d’acier, parce que ça pesait plus fort sur l’accélérateur ! On ne l’appelait pas The Foot pour rien. «Maintenant il vient à chaque course avec moi, poursuit Mickael. Je pense à lui et il est toujours présent. Il pèsera sur le gaz lorsque moi je lâcherai !»

Mickael peut également compter sur son père Jean-Guy et Sylvain Campeau dans son entourage. Disons qu’il a toujours baigné dans un bon univers de courses; des trucs, il en avait plein son coffre d’outils avant son premier départ. Il était confiant qu’aussi bien entouré, il avait l’impression qu’il allait s’améliorer de semaine en semaine dans cette « classe de fou », dit-il.

De l’expérience l’hiver

La pandémie a freiné les courses d’hydroplanes, mais n’a pas ralenti la soif de vitesse de Mickael. Au cours de l’hiver, il a participé au championnat de courses sur glace du Club Kilowatt. Pour lui, toutes occasions d’avoir un volant entre les mains représentent de l’expérience en banque. 

Ce qui l’aidera assurément puisque la classe Hydro 350 est encore la plus compétitive du circuit. «Je me rappelle, quand j’étais plus jeune, on pouvait dire qui allait gagner, se remémore-t-il. Mais aujourd’hui, je ne pourrais pas parier sur qui va gagner, je serais en déficit ! Présentement, il ne s’agit pas d’être le plus vite, mais d’être compétitif, de toujours faire des points et finir ses courses.»

Le temps dans le garage est donc précieux pour s’assurer d’avoir une bonne machine. L’équipe du Zoomerang a multiplié le temps durant la saison morte pour améliorer le bateau qu’ils ont eux-mêmes construit. «Nous avons trouvé le problème principal et nous l’avons corrigé puis testé à Beauharnois dans des conditions difficiles, résume Mickael. Ça a porté fruits.»