Justice

Un juge compare le geste de deux activistes au terrorisme

le mardi 19 décembre 2017
Modifié à 12 h 11 min le 19 décembre 2017
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Le juge Richard Marleau a comparé le geste posé par Frédérick Brabant et Anton William Bueckert, qui avaient fermé et s’étaient enchaînés à une valve de l’oléoduc d'Enbridge à Sainte-Justine-de-Newton en décembre 2015, à ceux commis au nom de l’idéologie d’Adolf Hitler, aux terroristes du marathon de Boston, ou encore aux tireurs qui ont fait un carnage au Bataclan. Le juge Marleau a entériné la suggestion commune faite par les juristes, soit, une absolution conditionnelle assortie d’une probation de trois ans, dont deux avec suivi, l’interdiction de se présenter aux installations d’Enbridge à Sainte-Justine-de-Newton, d’effectuer 240 heures de travaux compensatoires, de verser un don de 750 $ d’ici la fin de la probation à un organisme communautaire et l’interdiction de prendre part à quelconque manifestation en lien avec la compagnie Enbridge. C’est avant de prononcer la sentence, le lundi 18 décembre au palais de justice de Valleyfield que le juge Marleau s’est calmement adressé à l’accusé Brabant. «Ce que vous avez fait est grave, explique le juge. Il n’y a aucune cause d’assez bonne pour commettre des gestes illégaux. Vous êtes convaincus que c’était correct. Toutefois, les terroristes qui ont placé les bombes lors du marathon de Boston ou les tireurs du Bataclan étaient aussi convaincus qu’ils agissaient correctement, mais ce n’était pas le cas.» Le juge Marleau a poursuivi son allocution et cela a fait réagir plusieurs des personnes alors présentes dans la salle 1 du palais de justice. «Dans les années 30 en Allemagne, il y avait un homme qui était convaincu qu’il agissait correctement également, faisant allusion à Adolf Hitler. Pourtant, ce n’était pas le cas. Pour votre part, votre revendication avait un volet environnementale mais vous auriez pu créer une catastrophe s’il y avait eu une explosion.» Rencontré à sa sortie de la salle des comparutions par le Journal Saint-François, Frédérick Brabant était visiblement secoué par les propos du magistrat. C’est aberrant, mentionne l’accusé. Tous les exemples que le juge a donnés étaient des gestes de violence alors que ce n’est pas notre cas.» Les deux accusés étaient accompagnés à la cour par des dizaines de militants environnementalistes.

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