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Il y a 20 ans aujourd'hui...

le dimanche 04 septembre 2022
Modifié à
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

(Photo d'archives)

Il y a 20 ans aujourd'hui, 4 septembre, la basilique-cathédrale de Valleyfield était la proie d'un important incendie dont les effets sont encore perceptibles. Pour souligner ce triste anniversire, nous reproduisons ci-bas des extraits de certains aticles qui avaient alors été publiés dans le défunt journal Le Soleil de Salaberry-de-Valleyfield.

La Basilique-Cathédrale subit des dommages frôlant les 10 millions $

L'histoire s'est écrite de triste façon mercredi dernier à Valleyfield, avec l'incendie qui a ravagé une bonne partie de la Basilique-Cathédrale Sainte-Cécile. Lors d'un point de presse tenu jeudi matin, le curé Monseigneur Hubert Julien indiquait que les dommages se situent entre 8 et 10 millions $, mais qu'heureusement, les principales pièces artistiques et patrimoniales qui s'y trouvaient ont été sauvées.

Pour sa part, le directeur du Service de sécurité-incendie de Valleyfield, Michel Ménard, a qualifié les opérations menées sur l'édifice de « long combat, mais heureusement,  les dégâts ont pu être limités grâce aux efforts de tout le monde. » 

Effectivement, cette tragédie a eu pour effet de mettre à contribution les services d'incendie de 13 municipalités de la région, une centaine de pompiers ainsi qu'une cinquantaine de policiers de la Sûreté Régionale des Riverains. 
Les pompiers, dirigés dans cinq secteurs d'opération par le chef Ménard, avaient sous leur main cinq grandes échelles, dont celles de Valleyfield, Pincourt, Châteauguay, Huntingdon et Vaudreuil-Dorion, de même que 13 auto-pompes qui s'alimentaient directement dans le vieux canal de Beauharnois.

Les pompiers n'en ont pas moins connu certaines difficultés à contenir les flammes qui circulaient principalement dans l'entre-toit de l'édifice. Arrivés sur les lieux vers 8 h 30, ils ont tenté de mener deux attaques offensives, mais ont dû rebrousser chemin devant l'intensité de la chaleur, et la crainte que des parcelles du plafond ne leur tombent dessus.
Dès les premiers instants, une alerte générale (correspondant à une 5e alerte à Montréal) a été lancée auprès des services membres de l'entraide mutuelle, puis aux autres principales municipalités du diocèse.

Ce n'est que vers 17 h, après plus de huit heures de travail, que les équipes d'intervention ont réussi à maîtriser l'incendie.

Une enquête a été instituée à la Sûreté Régionale des Riverains pour faire la lumière sur l'origine exacte de l'incendie. A première vue, on croit que les travaux qui étaient menés sur la toiture de l'immeuble pourraient être mis en cause.

Une dure épreuve pour le milieu religieux

Le siège épiscopal du diocèse de Valleyfield a été vivement secoué par le sinistre qui a ravagé une bonne partie de la Basilique-Cathédrale de Valleyfield mercredi dernier.

Le curé de la paroisse, Monseigneur Hubert Julien, était sous le choc. Averti dès les premières minutes alors qu’il se trouvait à son chalet de Baie des Brises, il n’a pas fait ni un ni deux pour se diriger vers son église.

Une fois arrivé, Monseigneur Julien a tout tenté pour sauver les principaux éléments du patrimoine religieux qui se trouvaient à l’intérieur, mais les secouristes ont dû l’interrompre et même le retenir de force devant le danger que représentait la situation. 

Plus calme, mais néanmoins inquiet, l’évêque Monseigneur Luc Cyr n’avait que peu de mots pour exprimer sa réaction : « Désolation, une tristesse pour tout le monde….on peut s’attendre à ce genre d’événement-là l’hiver, mais là… on peut pas s’imaginer que ça puisse arriver. »

Monseigneur Cyr a aussi fait état de la notoriété de la Basilique-Cathédrale, et des milliers de visiteurs qui s’y rendent chaque année. 

 

(Photo d'archives)

Monseigneur Osaël Aganier, qui compte parmi les prêtres qui logent à l’Évêché, était visiblement affecté par ces événements. « C’est une richesse inestimable qui s’en va, une grosse perte. »

Le nouveau vicaire général du diocèse, André Lafleur, avouait lui aussi sa tristesse et son impuissance devant le scénario qui se dessinait devant ses yeux. « Ça fait mal au cœur. Pour moi, la Cathédrale représente beaucoup, car c’est l’église où j’ai été baptisé, où mes parents se sont mariés, et c’est le siège de l’Évêché où je travaille tous les jours. »

Plusieurs trésors patrimoniaux ont été épargnés par le sinistre

Malgré tous les dommages dont témoigne la Basilique-Cathédrale à la suite de l'incendie dont elle a été frappée, on estime que la grande majorité des trésors patrimoniaux et culturels qui s'y trouvaient ont pu être sauvegardés, selon le constat qu'en a fait le curé Julien.

Les principales pertes qui ont été constatées touchent les verrières et vitraux réalisées par l'artiste italien Guido Nincheri. La plupart ont été brisées en raison de l'intervention des pompiers, à l'exception de la verrière située du côté ouest de l'édifice, ainsi que huit autres petits vitraux.

Bien que l'artiste soit maintenant décédé, Monseigneur Julien a indiqué que son petit-fils est venu à Valleyfield récemment pour y prendre plusieurs clichés détaillés des œuvres de son grand-père. Il espère que celui-ci puisse prendre la relève.

Toute la toiture de cuivre qui recouvrait la Basilique-Cathédrale sera également à refaire, sans compter la perte du petit clocher, surnommé « le Doigt de Dieu ».

Monseigneur Julien se réjouit cependant des divers éléments qui ont pu échapper aux griffes des flammes, et il y en a plusieurs.

Les paroissiens pourront donc retrouver intacts le baldaquin, le maître-autel de même que les trois autres autels, le tabernacle de cuivre conçu par Albert Gilles, de même que plusieurs cierges.

(Photo d'archives)

Les fauteuils de l'évêque et du curé sont également intacts, de même que les boiseries, la lampe du sanctuaire, le Sacré-Cœur, et toute la sacristie.

Pour ce qui est du grand orgue Casavant, remis à neuf en 1985 au coût de 149 000 $, celui-ci semble avoir subi plusieurs dommages causés par l'eau, mais on ignore encore s'il pourra être de nouveau réhabilité.

La firme qui l'avait remis en état en 85, Guilbault-Thérien, est déjà entré en communication avec les autorités religieuses en vue d'évaluer les dégâts, et faire en sorte de sauver ce qui peut être encore récupérable.

Monseigneur Julien était également fier de confirmer que tous les objets qui se trouvaient dans le Musée de la Basilique-Cathédrale ont été conservés et n'ont subi aucun dommages notoire, notamment les sculptures signées Léo Arbour. 

Cela inclut également la collection de Bibles de l'abbé Yves Abran qui a pu être évacuée par les pompiers, cols bleus et bénévoles. Celles-ci ont d'abord été entreposées à l'église Saint-Augustin pour ensuite être remises à l'abbé Abran qui en fera l'examen complet.