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COVID-19

Garder la forme devrait être essentiel

le mercredi 29 avril 2020
Modifié à 14 h 05 min le 29 avril 2020
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Mélissa Gravel a acquis le gym de Francis Lafrenière il y a un an. Le 27 avril exactement. Depuis, l’établissement de Saint-Clet est devenu le Club 201 Fitness. Mélissa pensait célébrer autrement. Elle avait même prévu un gala de boxe le 2 mai. « C’est à l’eau. Nous ne savons pas quand nous pourrons reprendre les activités normales. Tout est en suspens depuis le 14 mars. Et c’est difficile », explique la jeune entrepreneure qui doit conjuguer avec le souci de garder son entreprise à flot et deux enfants à la maison. Le pire, c’est le peu d’aide qu’elle a reçu. « Il y a les gens qui reçoivent du chômage, ou qui travaillent de la maison. Ils peuvent profiter de cette période pour faire de la lecture, de la cuisine. Et il y a les entrepreneurs qui doivent redoubler d’efforts en se demandant ce qui va arriver. Moi, j’ai fait une demande d’aide de situation d’urgence. Il y a plus de quatre semaines. Et actuellement, je n’ai aucune réponse. Mon institution financière ne fait pas de suivi. Ce n’est pas censé prendre un mois. C’est censé être urgent. Un fond d’urgence. J’en ai besoin pour ma survie », dit celle qui ne se plaindrait pas si elle avait des abonnements et des clients.

À quand la réouverture ?

« Mais on ne sait même pas quand ça va reprendre. Est-ce que ce sera comme avant ? Est-ce qu’il faudra garder une distanciation pendant encore longtemps. J’essaie de garder la tête hors de l’eau en gardant du même coup ma clientèle intéressée », lance Mélissa Gravel qui a adapté ses offres. Elle donne des cours gratuits en ligne. Les gens peuvent utiliser du matériel maison, comme des bouteilles d’eau. Mais elle offre aussi de louer des sacs de frappe à ses clients. « Les gens peuvent suivre en ligne. J’offre aussi des entraînements, des trucs de nutrition, de l’entraînement privé. Au début les gens sont réticents parce qu’il manque le contact humain. Mais après ils constatent que c’est presque pareil. Alors ils aiment ça », assure l’entraîneuse. Elle diffuse aussi des programmes que les gens peuvent acheter sous forme de capsules vidéo. Un, deux ou trois cours où elle offre un plan. « C’est une alternative peu dispendieuse. Et ça permet de garder les gens motivés », dit-elle.

Un antidépresseur naturel

D’un autre côté, Mélissa Gravel déplore que les gyms ne soient pas considérés comme étant des services essentiels. « J’ai de la misère à le concevoir. Que nous ne sommes pas un service essentiel. Actuellement, les gens sont stressés. Anxieux. C’est pas facile à vivre tout ça. Et l’activité physique devrait primer. Les gens ont intérêt à maintenir une santé optimale. Et nous servons à ça. Ils ont besoin de sécréter des hormones qui gèrent le bien-être. L’entraînement c’est un antidépresseur naturel », juge-t-elle. À tout le moins, elle espère que la réouverture se fera d’ici la fin mai. « Nous sommes prêts », claironne cette fille d’action.