communaute

Gabrielle Limoges, le sourire de la persévérance

le samedi 02 février 2019
Modifié à 12 h 06 min le 02 février 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Née avec une malformation congénitale, Gabrielle Limoges est consciente qu’elle suscite des questionnements chez les gens. Aussi a-t-elle accepté de participer à la série documentaire «Ça ne se demande pas», diffusée sur la chaîne AMI-télé. Lancée en Australie à l’origine, cette série offre l’occasion à des personnes vivant avec divers handicap de répondre à des questions anonymes provenant du public; des questions tantôt naïves, tantôt osées. Trois de ses participants ont d’ailleurs pris part à l’émission Tout le Monde en Parle, le dimanche 27 janvier. Approchée elle aussi pour prendre part à cette série, Gabrielle Limoges a facilement franchi les étapes de sélection. Son sourire et son attitude positive n’y sont pas étrangers. En entrevue aux locaux de l’organisme Une Affaire de Famille à Ormstown, qu’elle dirige depuis 5 ans, elle mentionne toutefois que les questions qu’on lui a adressées lui étaient plutôt familières. «Je fais des conférences depuis longtemps dans des écoles, il n’y avait donc aucune question à laquelle je n’avais pas déjà répondu, affirme en riant la résidente de Hinchinbrooke. Les enfants n’ont pas de filtre et vont souvent très loin dans leurs questions, mais ça ne me dérange pas de leur répondre. J’en profite pour leur parler de persévérance, de motivation, de positivisme en leur rappelant qu’il y a toujours deux côtés à une médaille.» [caption id="attachment_58507" align="alignnone" width="521"] Gabrielle Limoges dirige l’organisme Une Affaire de Famille, offre divers services aux familles du Haut-Saint-Laurent. (Photo Journal Saint-François Pierre Langevin)[/caption] Mme Limoges n’hésite pas à parler d’intimidation également. «Depuis ma jeunesse, j’ai toutes les caractéristiques voulues pour subir de l’intimidation, mais je ne l’ai jamais été (intimidée). C’est important d’avoir confiance en soi, fait-elle valoir. Mes parents étaient des gens positifs et ne m’ont jamais traitée avec de la pitié. Ils m’ont pris comme j’étais et j’ai eu la chance d’expérimenter plein de choses avec eux. Quand on ne se perçoit pas comme une victime, on ne donne pas la chance aux autres de nous percevoir comme une victime.» Malgré tout, Gabrielle Limoges ne l’a pas toujours eu facile. Autant elle que ses parents ont dû faire preuve de persévérance afin qu’elle puisse s’intégrer normalement à son milieu scolaire. Même à l’Université de Montréal où elle étudiait en psycho-éducation, elle a dû ménager avec une directrice de programme qui ne la croyait pas en mesure de réaliser des stages. «Plus elle s’acharnait, plus je voulais lui tenir tête, mais en bout de ligne j’ai laissé tomber mon acharnement et j’ai plutôt opté pour une Technique d’éducation spécialisée au Collège de Valleyfield et tout a très bien été.» À 38 ans, Gabrielle Limoges dirige une équipe de 19 employés au sein d’Une Affaire de Famille, qui offre différents services aux familles du Haut-Saint-Laurent. Elle a contribué aux travaux de réaménagement complétés l’été dernier à ses locaux de la rue Bridge. En couple et mère de cinq enfants en famille d’accueil, elle demeure consciente du malaise que sa condition peut causer chez les gens. Mais c’est avec le sourire, l’autodérision et des blagues qu’elle parvient à désamorcer le tout. La série documentaire «Ça ne se demande pas» -Présentée sur la chaîne AMI-télé -L’épisode de Gabrielle Limoges est présentée le lundi 4 février à 20h et en rediffusion par la suite. -Cette série a remporté trois prix de l’ONU pour la promotion des droits des personnes handicapées. -Lancée en 2014, AMI-télé est la première et seule chaîne francophone à présenter un contenu entièrement avec vidéodescription, s’adressant en particulier aux personnes aveugles ou ayant une limitation visuelle.