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Fuir la pandémie en voilier

le mercredi 25 mai 2022
Modifié à
Par Paula Dayan-Perez

pdayan-perez@gravitemedia.com

Fannie Jodoin et Marc Boctor ont passé 22 jours en haute mer avant d’arriver aux îles d’Antigua & Barbuda. (Photo :Gracieuseté)

Pendant que la majorité des Québécois se retrouvait dans une cinquième vague de COVID-19 dans le temps de Fêtes, Fannie Jodoin et Marc Boctor en affrontaient plutôt dans l’océan Atlantique en route vers les Antilles. Nous avons pu discuter de leur périple à voile alors qu’ils étaient en mer, sur leur chemin de retour vers le Canada.

Les marins savaient que les conditions météorologiques ne leur seraient pas favorables lorsqu’ils sont partis des côtes de la Nouvelle-Écosse en décembre 2021, explique Mme Jodoin, originaire de Sainte-Martine. Mais l’idée de passer un hiver aux Caraïbes et d’éviter les mesures «yoyo» liées à la COVID au Québec les ont encouragés à hisser les voiles.

Une tempête particulière a duré 48 heures. La mer était si agitée qu’ils n’arrivaient pas à manger. M. Boctor, qui vient de Gatineau, est resté réveillé tout le long pour contrôler le voilier. Il a vu des vagues de près de 15 mètres de haut, assure-t-il.

Ce dernier avait de l’expérience de navigation, mais c’était une autre histoire pour Mme Jodoin qui n’avait pas encore «son pied marin» et souffrait du mal de mer.

«Je ne m’attendais pas à ce niveau d’intensité-là quand on est partis, confie-t-elle. À regarder avec du recul, c’était un petit sacrifice pour le magnifique hiver qu’on a passé ensemble.»

Voyager avec sa maison

S'il est parfois hostile, le vent est un important allié. Celui-ci propulse le voilier sans dépenser d’énergie. Les navigateurs ont quand même un moteur diesel qu’ils utilisent «un peu» quand il n’y a pas de brise.

(Photo Gracieuseté)

Pour alimenter leur cuisine complète, le bateau est muni de panneaux solaires. De plus, Mme Jodoin et M. Boctor transforment l’eau de mer en eau potable à l’aide d’un dessalinisateur.

«On est complètement autonomes avec l’électricité, l’eau, le vent. C’est très écologique», indique la Martinoise, qui a également été à l’emploi de l’organisme PS Jeunesse à Salaberry-de-Valleyfield. 

Dans les six derniers mois de leur voyage, ils ont dépensé environ 25 000 $. Ceci inclut des réparations au bateau et des visites dans leurs pays de séjour. Le couple a passé du temps sur les îles d’Antigua & Barbuda, à Saint-Martin, en Guadeloupe et aux Bermudes. Dans certaines parties du trajet, ils étaient accompagnés par des voyageurs faisant du «pouce» en bateau.

Un moment marquant de cette aventure? «Quand on a vu la terre à l’horizon pour la première fois… oh là, là ! on pleurait !», s’exclame Mme Jodoin.

«Quand on est rentré dans la baie d’Antigua après 22 jours de mer, c’est l’arrivée, tu deviens tellement ému, ajoute M. Boctor. Tu es fier de ce que tu as fait. Tu t’es rendu là par toi-même avec tes propres moyens. On se sent vraiment maîtres de notre propre destin.»

Les voyageurs comptent rester en Nouvelle-Écosse pendant l’été, puis reprendre la voile l’hiver prochain.