Actualités

Environnement : un rôle d’influenceur pour Salaberry-de-Valleyfield

le lundi 22 avril 2024
Modifié à
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Salaberry-de-Valleyfield souhaite augmenter la canopée sur son territoire, un des éléments mis de l’avant par le service de l’environnement. (Photo : Archives)

Depuis plusieurs années, Salaberry-de-Valleyfield a implanté des pratiques environnementales à sa gestion. Une façon de faire qui a engendré la mise sur pied d’un service et d’une équipe. Si bien qu’elle assume un rôle d’éveilleur de conscience pour faire face aux changements climatiques. 

Un défi colossal reconnaît Philippe Beaudoin, directeur du Service de l’environnement. «La marche est haute et on n’a pas le choix d’avancer, souligne-t-il. On a un enjeu impératif d’action à prendre pour l’environnement. Le geste posé aujourd’hui aura des répercussions positives sur le futur. » 

Les phénomènes météorologiques violents, comme celui survenu en juillet dernier, des épisodes de verglas et l’augmentation de la température sont des éléments qui éveillent la conscience collective. «Notre rôle comme Ville est d’influencer», soutient notre interlocuteur. 

La Ville prend des actions dans des sphères qui ont des impacts sur l’environnement; les travaux publics, l’ingénierie, l’urbanisme et la gestion des parcs et espaces verts. 

Plus de pouvoir local

Philippe Beaudoin ajoute que le gouvernement a cédé beaucoup de pouvoir aux villes sur la question environnementale. Que ce soit pour la taxation ou la gestion de territoire. «Il a compris le pouvoir de proximité que les villes ont, a-t-il affirmé. Les villes sont les mieux placées pour voir aux questions d’urbanisme ou de transport.»

Salaberry-de-Valleyfield planchait sur un plan climat. Les appels d’offres étaient sur le point d’être lancés. Le gouvernement a cependant remis les subventions aux MRC, ce que juge logique Philippe Beaudoin. Un plan d’ensemble va permettre aux petites et grandes municipalités d’agir sur cet enjeu. Parmi les points qui seront concernés, il note l’urbanisme et l’efficacité énergétique. 

Réduire l’auto solo

Des études révèlent que 43 % des émissions de gaz à effet de serre sont dus au transport. Ici, le plan d’urbanisme entre en ligne de compte pour modifier certaines habitudes. L’ajout de pistes cyclables, des quartiers mixtes résidentiel/commercial, le développement du transport en commun sont certains éléments qui peuvent contribuer à des déplacements plus écologiques. «Le transport c’est le nerf de la guerre», évoque M. Beaudoin. On ne pourra jamais dire non à la voiture, mais est-ce qu’on peut réduire son utilisation individuelle ?» Il avance même l’idée de mettre en place un principe de vélo partage comme le Bixi à Montréal.

Sur ce point, le plan d’urbanisme, le pilier de la gestion environnementale, sera présenté au courant de l’année.

Le transport est identifié comme le nerf de la guerre en environnement. Si bien que les modes de déplacements actifs, comme le vélo, ou le partage de l'automobile dans un ménage sont recommandés. (Photo Journal Saint-François : Archives)

La gestion de l’eau

Salaberry-de-Valleyfield a mis les efforts pour réduire les fuites dans son réseau d’aqueduc. La Ville était parmi les pires à ce chapitre. Les résultats ont évolué pour le mieux depuis deux ans. «On parle de 10 000 mètres carrés d’eau par jour de moins en fuite; c’est l’équivalent de 3000 piscines, fait voir le directeur du service. Si bien que notre production d’eau potable a baissé et, par le fait même, notre usine de filtration a amélioré sa capacité et peut répondre aux nouveaux développements.»

Une région choyée

La Ville souhaite augmenter sa canopée et chaque nouveau projet comprendra une plantation. Qui sera adaptée au climat en changement afin que l’arbre ou l’arbuste puisse croître dans un long horizon malgré les intempéries. Les plantes indigènes et les pelouses fleuries seront aussi favorisées pour accueillir la biodiversité.

Une forme de protection pour une ville déjà choyée, estime Philippe Beaudoin. «Salaberry-de-Valleyfield est un havre sur terre avec la présence de l’eau et un climat quand même nordique, explique-t-il. La nature change, mais on doit s’estimer chanceux. Quand on protège notre milieu, on en tire des bénéfices et ça rapporte à la population.»