En grève pour conserver leurs acquis

Un conflit de travail est bel et bien enclenché à l'usine CEZinc de Salaberry-de-Valleyfield où les syndiqués brandissent les pancartes depuis 9h30 dimanche matin.
Les travailleurs ont voté à 96% en faveur d'une grève générale à être déclenchée au moment opportun, le 23 janvier, et ils ont mis leur menace à exécution. Les 371 ouvriers, membres de la section locale 6486 du Syndicat des Métallos (FTQ), se disent déterminés à refuser les demandes de concessions jugées gourmandes de l'entreprise.
"Il n'y avait plus d'ouverture de la compagnie, plus aucun avancement n'était possible", d'affirmer au Journal Saint-François la présidente syndicale, Manon Castonguay, au son des slogans "So So So, Solidarité". "On n'avait plus le choix. On n'acceptera pas des reculs pour le bon plaisir d'un employeur gourmand."
Le représentant syndical des Métallos, Luc Julien, déplore que la direction de l'affinerie propriété du Fonds de revenu Noranda et de la multinationale Glencore exige des concessions importantes dans le régime de retraite sans pour autant faire la démonstration sérieuse des difficultés de l'entreprise.
"Lorsqu'on demande d'essayer de trouver des économies équivalentes dans l'organisation du travail, l'employeur ne veut rien savoir", a déclaré le représentant syndical au terme de 3 rencontres infructueuses qui se sont déroulées en présence d'un conciliateur. "L'entreprise nous a poussés carrément vers la grève", d'ajouter Luc Julien.
"Nous avons été plus que raisonnable dans la négociation. L'employeur n'en tient pas compte et demande un chèque en blanc. Il refuse de mettre cartes sur table quant à la teneur des contrats négociés avec Glencore", renchérit Manon Castonguay. "Notre usine est compétitive, les travailleurs sont qualifiés et nous avons battu des records de production."
Les dirigeants syndicaux estiment que l’employeur n’a pas fait la démonstration de ses difficultés économiques, refusant notamment de dévoiler les termes du contrat d’approvisionnement en concentré de zinc conclu avec Glencore ainsi que les termes du contrat d’achat de la production.
En début d'après-midi, dimanche, les grévistes ont accepté une demande policière de la Sûreté du Québec à l'effet de ne plus bloquer le boulevard Gérard-Cadieux aux usagers de la route. "Nous avons laissé entrer le personnel non-syndiqué dans l'usine de façon pacifique", a décrit Luc Julien.
La convention collective de travail est échue depuis le 30 novembre dernier à l'usine CEZinc. La dernière grève remonte à 1986.