Elle reçoit 1.1 M$ en indemnité à la suite d’un accident en bateau
La juge Suzanne Courchesne vient de condamner le propriétaire d’un bateau de plaisance à payer la somme de 1 120 000 $ à une victime d’un accident nautique survenu à Saint-Anicet le 11 août 2007.
La magistrate a accordé la somme de 600 000 $ à la victime pour des pertes pécuniaires passées, 400 000 $ pour des pertes pécuniaires futures et 120 000 $ à titre de pertes non pécuniaires, avec intérêts au taux légal et l’indemnité additionnelle à compter du 5 août 2010.
Lors de l’accident, la victime, Brenda Emond, prenait place sur une chambre à air qui était tirée par une corde de 60 pieds, fixée au bateau de marque Baja, conduit et propriété de Pierre Lebrun. Selon les témoignages entendus, la vitesse de l’embarcation au moment de l’accident était d’environ 22 milles à l’heure.
À un certain moment, M. Lebrun engage le bateau dans un virage vers la droite dans le but que celui-ci ne frappe une vague de front. «M. Lebrun a cherché à longer cette vague en parallèle, peut-on lire dans la décision de la juge Courchesne. Lors de cette manœuvre, la bouée a dévié vers la gauche et a heurté la vague, ce qui a entraîné l’expulsion immédiate des trois passagers. »
À la suite de l’accident, Mme Émond a verbalisé une douleur à la tête et s’est plainte de nausées et d’étourdissements. Quelques heures plus tard, elle a perdu conscience et a été transportée dans un centre hospitalier. Elle a reçu un diagnostic de traumatisme cérébral mineur.
«La condition de Mme Émond ne s’améliore pas par la suite et elle demeure atteinte de déficits cognitifs et de limitations fonctionnelles permanentes. Elle ne retourne pas au travail à la suite de l’incident et demeure dans l’incapacité d’exercer un emploi depuis», peut-on lire dans le jugement obtenu par le Journal Saint-François.
Procédure
Le 5 août 2010, Brenda Émond intente une action en responsabilité contre Pierre Lebrun. Selon le document, Mme Émond reproche à M. Lebrun de ne pas avoir adopté un comportement prudent et diligent lors de sa conduite du bateau et d’avoir, par une manœuvre inappropriée, dirigé la chambre à air directement contre la vague.
Les cinq jours d’audience de cette cause se sont déroulés du 30 janvier au 3 février 2017. À la suite de la décision, l’avocat de la partie demanderesse, Me Jean-Pierre Pilon, se dit ravi du jugement rendu par la juge Courchesne. «Je suis très satisfait de la décision, dit le juriste. C’est un gros jugement. La juge a insisté pour dire que la défense n’avait pas de crédibilité. Pour ma cliente, justice a été rendue.»
Me Pilon laisse également entendre que la défense n’a pas l’intention d’en appeler de la décision.