Société
La dysphasie s’invite dans le défilé de la Saint-Jean
le mardi 26 juin 2018
Modifié à 15 h 02 min le 26 juin 2018

Bien qu’elle soit encore mal connue, la dysphasie est un trouble du langage qui affecte 9,4% des enfants âgés de 5 ans. Pour mieux la faire connaître, l’Association québécoise de la dysphasie, section Montérégie, a monté son char allégorique lors du défilé du 24 juin.
La section régionale possède ses bureaux à Saint-Constant, mais ses intervenants sont en mesure d’offrir ses services dans tous les secteurs de la Montérégie, précise la coordonnatrice, Mélissa Renaud. «En autant que la demande se manifeste, explique-t-elle. Actuellement, nous comptons peu de familles du secteur de Valleyfield, mais nous savons que les besoins sont là, c’est pourquoi nous voulons que les gens soient au courant qu’on existe.»
L’Association offre des services d’information, références, rencontres d’information, centre de documentation et autres, en plus d’être en lien avec diverses ressources du milieu, comme l’Office des personnes handicapées, ou le Centre Montérégien de Réadaptation. Il permet surtout de créer des liens.
Les services de l’Association peuvent donc s’avérer bienvenus pour les parents d’enfants dysphasiques. «Une fois que tu obtiens un diagnostic de l’orthophoniste, tu es pratiquement laissé à toi-même», commente Audrey Paquette, mère deux fils dysphasiques. D’ailleurs deux personnes sur trois atteintes sont des garçons.
L’enfant qui éprouve des problèmes de dysphasie n’est pas moins intelligent que les autres enfants, mais on dit qu’il est «prisonnier des mots.» Chez lui, l’apprentissage du langage se fait plus tard, les diverses étapes durent plus longtemps. Il comprend davantage les gestes que les mots, son attention et sa concentration sont de courte durée, notamment. Dès qu’une phrase devient trop compliquée, elle lui est incompréhensible. De là, la nécessité de lui répéter souvent et lentement.
Sophie Vincent, membre du conseil d’administration de l’Association, est mère d’un fils dysphasique maintenant âgé de 17 ans. «Durant toute son enfance, il ne parlait pas beaucoup, il était renfermé sur lui et socialisait peu avec les autres enfants», raconte-t-elle. Le cas de son fils, comme dans 80% des cas d’enfants dysphasiques, est aussi relié à d’autres problèmes comme le TDAH, la dyslexie «et un paquet d’autres troubles qui commencent par dys», note Mme Vincent.
Incidemment, les troubles de dysphasie ont une incidence directe sur l’estime de soi de l’enfant et fait qu’il en ressent aussi de l’anxiété. Dès lors, on peut le percevoir comme un enfant paresseux, nonchalant. Aussi, 73% des enfants dysphasiques ne parviennent pas à compléter leur cours secondaire.
Malheureusement, si la dysphasie peut se présenter sous diverses formes, c’est aussi le cas des services offerts en milieu scolaire ou même des critères d’évaluation, selon la coordonnatrice Mélissa Renaud.
À cet égard, la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, dans une étude publiée en avril dernier, émet une série de 22 recommandations à l’intention du ministère de l’Éducation et des commissions scolaires, afin de favoriser les services offerts aux enfants ayant un handicap.
Cette étude révèle que «pour les élèves ayant une déficience langagière, leur proportion parmi les élèves handicapés a pratiquement doublé, passant de 13,9 % à 23,8 % (2001 à 2016), de sorte que presqu’un élève handicapé sur quatre présente aujourd’hui une telle déficience.»
Pour plus d’information, on peut rejoindre la section Montérégie au 450-635-1961 ou consulter le site www.dysphasiemonteregie.org.