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Dossier microbrasseries : Un marché qui ne se la coule pas douce

le mercredi 05 juin 2024
Modifié à 11 h 41 min le 13 août 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Marc-Olivier Houle de la Brasserie Barabas a indiqué que le prix des ingrédients avait contribué à mettre fin à une bière qu’elle brassait. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

Les Québécois ont soif, mais ils deviennent plus sélectifs. Avec des coûts qui augmentent, les microbrasseries ont de nombreux défis pour s’assurer que leurs entreprises résistent au marché en mouvement.

«Ce n’est pas facile comme milieu, reconnaît Marc-Olivier Houle de Brasserie Barabas. Le monde de la microbrasserie ne va pas super bien en ce moment.»

S’il parle ainsi c’est notamment en raison du prix des ingrédients qui sont en hausse et sape la marge de profit. Tellement que l’endroit a arrêté de brasser la Pamalou dont certains des ingrédients ont vu leur prix tripler. Le grain et le houblon ont aussi vu leur prix augmenter au cours des dernières années. 

Le coût des boîtes en carton ou des clips de plastique ont aussi augmenté. «La solution facile serait d’augmenter nos prix, mais en théorie peut pas vraiment le faire, a-t-il poursuivi. On ne peut pas suivre l’augmentation des prix, aussi par le fait que le pouvoir d’achat du consommateur, la situation économique n’est pas sur la coche. Ce n’est pas tout le monde qui veut s’acheter une bière à 4, 5 ou 6 $ en épicerie.»

Louis MacDonald, maître-brasseur à la Microbrasserie du Vieux-Canal, reconnaît que les prix de la matière ont augmenté. Malgré tout, l’endroit est capable d’avoir des prix compétitifs sur le marché, notamment vis-à-vis les bières importées qui connaissent un essor à son avis.

«On a de la latitude avec les prix pour ne pas faire écoper les clients avec une pinte à 17 $ par exemple, ajoute le propriétaire Charles Déry. On offre des produits de qualité, ce que nos clients aiment.»

Patrice Schoune est un vétéran dans le milieu. À l’ouverture de sa Ferme microbrasserie à Saint-Polycarpe, il était le 9e du genre a brassé de la bière. Des creux de vague, il en a connu. La part de marché était à 3 % à son ouverture. Les microbrasseries ont pris 12 % vers 2008-2010 avec la popularité des IPA fruitées. En ce moment, le marché est en décroissance, mais il avait prévu le coup. «En 2004, j’ai fait le choix de rester à taille humaine, avoue-t-il. Quand j’étais plus jeune, c’est sûr que je voulais monter, j’avais plus de vendeurs, une équipe pour la production. Mais je ne faisais pas grand-chose comme argent et j'avais un paquet de soucis.»

Il identifie comme défi la guerre de prix, alors qu’il faudra rationnaliser les coûts d’opération.

Colin Primeau-Verreault a rappelé que Champ libre avait eu des enjeux avec un distributeur au courant de la dernière année. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)

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