Société

Des travailleurs de General Dynamics se disent victimes d’âgisme

le lundi 18 mars 2019
Modifié à 14 h 12 min le 18 mars 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Des travailleurs de l’usine General Dynamics ont déposé une plainte auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec à l’égard d’une disposition du Programme de retraite progressive qui leur apparaît discriminatoire en raison de l’âge. Réjean Boulerice est à l’emploi du fabricant d’explosifs depuis 1973. Lui et deux de ses collègues, Yvon Verreault et Gilles Cloutier, dénoncent cette disposition disant que l’employé qui se prévaut du programme de retraite progressive «doit être âgé d’au plus 65 ans au 1er mai.» Le Programme prévoit que l’employé qui souhaite s’en prévaloir peut le faire sur une période maximale de 5 ans en déposant une demande d’inscription à chaque année, entre le 1er et le 20 avril. Le problème que dénonce M. Boulerice réside dans le fait que celui-ci s’y est inscrit en 2016, alors qu’il avait 62 ans. Cette année, après trois ans seulement, il ne pourrait en bénéficier puisqu’il aura plus de 65 ans. Pourtant, le Programme de retraite progressive fait partie de la convention collective entérinée en juin 2018, dans laquelle il est identifié comme l’Annexe E de la convention. Lors d’une assemblée générale syndicale tenue en juin dernier, Yvon Verreault a signifié à l’exécutif syndical l’aspect discriminatoire de l’Annexe E, tout en demandant la préparation d’un avis juridique à cet effet. L’avis rédigé par le service juridique de la CSN mentionne que «Dans le cas présent, la clause de la convention collective crée une distinction entre ceux qui ont plus de 65 ans et ceux qui ont moins de 65 ans…nous pouvons affirmer que cette distinction est fondée sur l’âge… selon nos informations, la clause de convention collective ne s’appuie sur aucune loi.» L’avis juridique mentionne également que si une plainte était déposée à ce sujet par des employés auprès de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec et que celle-ci poursuivait l’employeur, ce dernier pourrait faire en sorte que les ordonnances s’appliquent également au syndicat. De son côté l’exécutif syndical a informé les trois employés en question que la direction de l’usine ne rendra sa décision qu’à la fin du processus, le 30 avril prochain. Si la direction refuse de modifier la disposition mise en cause, la partie syndicale indique que les employés pourront simplement déposer un grief. Incidemment, ceux-ci craignent de pouvoir postuler avant la date limite si une décision n’est pas rendue d’ici là. Ils disent d’ailleurs sentir peu d’empressement de leur syndicat à appuyer leurs démarches. M. Boulerice qualifie son attitude de «patinage artistique», alors que Gilles Cloutier dit se sentier «flushé par la compagnie et par le syndicat». Le Syndicat n'avait pas retourné notre appel au moment de publier.