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Des parcours difficiles pour certains élèves immigrants

le mardi 17 septembre 2019
Modifié à 20 h 17 min le 17 septembre 2019
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

IMMIGRATION. C’est facile de comprendre pourquoi la plupart des élèves immigrants arborent un large sourire dans la classe d’enseignement du français au Centre du Nouvel-Envol. Au nombre de ceux qui font partie de la «clientèle issue de l’immigration», des femmes se sont amenées au Québec après avoir connu un parcours pour le moins difficile, voire même chaotique, dans leur pays d’origine. Une Syrienne, notamment, est analphabète parce que les femmes n’ont pas droit à l’éducation où elle vivait avec son mari, étant sous l’emprise des hommes. Elle doit ainsi commencer à la base non seulement pour apprendre le français, mais pour lire et écrire. Il va sans dire que cette situation complique la tâche aux 4 enseignantes qui doivent relever le défi de tout lui montrer. Une mère vietnamienne se retrouve pour sa part sur les bancs d’école à l’âge de 72 ans au côté de sa fille et son fils. La pauvre dame est demeurée trop longtemps enfermée à son domicile au Vietnam parce qu’elle avait honte de son manque d’éducation. Arrivée en mai, la septuagénaire fait les efforts nécessaires pour s’intégrer à la culture québécoise même si son évaluation l’a placée au pire niveau (1). D’autres élèves ont eu la vie moins dure dont la Chinoise Wen Li et son époux, natifs de la ville de Chengdu, située au centre-ouest du pays et capitale de la province de Sichman (4e siècle avant J-C). Le couple habite le Québec depuis quelques années et les Chinois adorent «La Belle Province», comme en témoigne leur sourire éternel. Une femme du Laos est enceinte, la fille d’un autre élève chinois étudie à l’Université Concordia, une ex-résidente du Nicaragua n’en finit plus de manifester sa reconnaissance et plus encore. Lors de l’entrevue réalisée par le «Journal Saint-François», les enseignantes ont signifié aux élèves qu’ils seraient la vedette de la journée et qu’ils pourraient faire les manchettes, ce qui leur a plu quand ils ont réussi à comprendre les signes de la professeure. Tien Uoc Bui, Thi Thanh Nga, Samuel Coutinho, Thi Chinh Ho, Melek Ordu, Guanghui Yuan, De Maltais Severino, Herrera Torrez, Sahar Almenwer, Alaa Al Shioufi, Cynthia Dawn Whelan, Watcharobol Latour (!!!)… des noms qu’il faudra s’habituer à prononcer dans les prochaines années. [caption id="attachment_70577" align="alignnone" width="444"] La Chinoise d’origine Wen Li et son époux ont indiqué au «Journal» sur la mappemonde la ville où ils ont grandi, Chengdu, capitale de la province de Sichman et fondée au 4e siècle avant Jésus Christ. (Photo: Pierre Langevin)[/caption]