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Des arches de sécurité seront installées au palais de justice de Valleyfield

le lundi 03 juin 2024
Modifié à 16 h 14 min le 03 juin 2024
Par Michel Hersir

mhersir@gravitemedia.com

Environ six mois après l’agression de Hai Thach, un interprète judiciaire, au palais de justice de Longueuil, des arches de sécurité seront ajoutés dans plusieurs palais de justice au Québec, dont celui de Salaberry-de-Valleyfield.

Cet ajout fait partie d’un investissement de 31 M$ de la part du gouvernement provincial, somme qui sera utilisée afin d’ajouter des arches de sécurité dans neuf palais de justice, ainsi que pour la formation et l’embauche de constables spéciaux. Ces palais ont été ciblés en raison du nombre d’incidents et de la clientèle les fréquentant.

Les arches devraient être mises en place à Valleyfield au printemps 2025. Les montants spécifiques pour ce palais de justice n'étaient pas disponibles.

«On a accéléré les travaux déjà en cours afin d’optimiser et moderniser les équipements de sécurité dans les palais de justice», a affirmé le ministre de la Justice, Simon-Jolin Barrette, au cours d’une conférence au palais de justice de Longueuil le 3 juin.

Celui-ci a estimé qu’il était important de renforcer le sentiment de sécurité de la population et des gens du milieu de la justice, et ne croit pas que la sécurité dans ces lieux était tenue pour acquise.

«Même sans les arches, ce sont des lieux extrêmement sécuritaires», a-t-il ajouté.

Plus de constables

Dès 31 M$, 23,4 M$ seront consacrés à la formation et l’embauche de constables spéciaux.

Le ministre de la Sécurité publique François Bonnardel a expliqué que les cohortes à l’École nationale de police du Québec étaient déjà passées de 72 à 144 en 2023, afin de combler les nombreux postes à pourvoir.

En date du 3 juin, il y a 70 postes de constables spéciaux à pourvoir à l’échelle du Québec.

La cadence a ainsi de nouveau été accélérée afin de former quatre cohortes de constables spéciaux d’ici la fin 2026.

 

Hai Thach, l'interprète agressé en janvier à Longueuil, a cité le philosophe allemand Friedrich Nietzsche pour décrire comment il se sentait : « ce qui ne me tue pas me rend plus fort». (Photo: Le Courrier du Sud ‒ Michel Hersir)

 

Hai Thach se sent en sécurité

Hai Thach était présent à la conférence et a estimé que cette annonce allait rassurer la population.

«Je crois que, ayant travaillé dans le système judiciaire depuis 35 ans, c’est ma conviction que les palais de justice sont sécuritaires de toute façon», a-t-il déclaré devant les médias.

Le sympathique homme de 71 ans garde quelques séquelles physiques de son agression, mais est retourné au travail moins de deux mois plus tard.

«Quand j’étais à l’hôpital et que j’ai repris conscience, je me suis dit : jamais je ne remettrai les pieds au palais de justice de Longueuil. Mais après avoir réfléchi, c’était un peu comme une capitulation mentale de ma part et il faut confronter ça», a-t-il raconté.

Il a donc lui-même demandé pour retourner travailler à Longueuil et n’a pas eu de craintes envers son lieu de travail.

«Je n’ai rien senti du tout. […] Le seul moment où j’ai des frissons dans mon dos, c’est chez moi quand je fais la vaisselle, quand je touche les couteaux, je me dis : ah tabarnouche! Mais ici, non, pas du tout», a souligné M. Thach.