Des arbres plantés à la mauvaise place envahis par des chenilles

Des tentes de chenilles de type livrée d'Amérique ont été observées en bordure de la rue Victoria Est à Salaberry-de-Valleyfield. Le principal problème est que ce n’est pas les bons arbres qui ont été plantés aux bons endroits.
Difficile de ne pas remarquer les tentes construites par les chenilles dans les arbres sur la rue Victoria Est puisqu’elles sont nombreuses. Sur certains arbres, la situation est telle que les végétaux pourraient devoir être remplacés.
La Ville de Salaberry-de-Valleyfield est intervenue l'an dernier dans ce secteur pour des raisons similaires. La solution au problème a été simple. Un traitement mécanique à eau avec le pulvérisateur à pression. Comme l’indique Maggy Hinse, conseillère en environnement à la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, le travail est à refaire. «Nous allons répéter le traitement cette année, souligne Mme Hinse. Cette intervention permet de maintenir l'infestation à un niveau acceptable pour que l'arbre puisse croître adéquatement.»
Les mauvais arbres aux mauvaises places
La cause de l’infestation est particulière. «Lorsqu'il y a une infestation que ce soit dans la pelouse, les arbres ou ailleurs dans l'environnement, c'est qu'il s'agit d'un symptôme d'une problématique, confirme Maggy Hinse. Par exemple, de mauvaises plantes aux mauvais endroits ou bien le manque de biodiversité qui causent des problèmes. De plus, ce n’est vraiment pas l’idéal d’avoir des arbres fruitiers en bordure de rue. La politique de l'arbre nous donne maintenant les orientations pour éviter le plus possible de telles problématiques.»
Souvent, pour remédier à une infestation de chenilles, il suffit de couper la branche où la tente est construite et de la brûler. Dans ce cas-ci, c’est impossible. «Les arbres sont beaucoup trop petits et les chenilles ont fait leur tente autour des troncs. La meilleure chose à faire est de nettoyer avec une pression d’eau afin de tuer les chenilles», assure Mme Hinse.
Fait inusité, lorsque jadis des arbres étaient plantés par la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, le service de l’environnement n’était pas automatiquement consulté. «À l’époque, ce n’était pas la pratique, dit Maggy Hinse. Toutefois, avec la politique de l’arbre que vient de mettre en place la Ville, c’est désormais chose du passé.»
Maggy Hinse n’exclut pas la possibilité d’avoir recours à un arrosage des arbres avec un pesticide à faible impact. «C’est une option. Pour l’instant nous allons nettoyer à l’eau et essayer de donner une chance aux arbres en place de croître. Par contre, si on doit les remplacer, ça ne sera plus des arbres fruitiers qui seront plantés. Ce type de feuillu est un bon choix pour les parcs, les espaces verts ou les arboretums. En bordure de rue, les arbres fruitiers ce n’est pas l’idéal.»
Pour le biologiste de l’organisme Crivert, Denis Gervais, il est évident que ce n’est pas les bons arbres qui ont été plantés à cet endroit. Cependant, le spécialiste se fait rassurant. «Les dégâts sont quelquefois spectaculaires, mais rarement mortels, soutient Denis Gervais. On voit la même chose sur les pommiers et les cerisiers. Les chenilles se nourrissent des feuilles et causent des dommages à l’arbre. Pour éviter ce genre de situation, il faut enlever les tentes et utiliser de l’insecticide.»
La livrée d’Amérique |
La livrée d’Amérique n'a qu'une seule génération par année et elle se transforme en papillon de nuit vers le début de l'été. Les oeufs sont pondus sur les jeunes rameaux des plantes-hôtes vers la mi-juillet. Ils sont rassemblés en bagues de couleur noire luisante qui peuvent contenir de 150 à 350 oeufs. Ils éclosent dès le débourrement des feuilles au printemps suivant. Les chenilles se nourrissent du feuillage le jour et retournent dans la tente avant la tombée du jour pour y passer la nuit. Dommages, symptômes et biologie La défoliation est causée par la chenille qui s’alimente dès la formation des feuilles au cours du mois de mai. L’appétit vorace de cet insecte et son comportement grégaire (en colonie) pendant la majeure partie de son développement sont des facteurs qui nous permettent de déceler rapidement sa présence. En effet, les larves âgées dévorent entièrement les feuilles et lorsque l’arbre est complètement défolié, les chenilles migrent vers d’autres sources de nourriture. On aperçoit également les larves qui se tiennent en colonie sur les troncs d’arbres à l’abri des rayons du soleil. (Source : Forêts, Faune et Parcs Québec) |