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Déraillement à Godmanchester : un aiguillage mal orienté conclut le BST

le jeudi 08 février 2024
Modifié à 13 h 44 min le 09 février 2024
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Le Bureau de la sécurité des transports du Canada a rendu les conclusions de son enquête sur le déraillement survenu près de Huntingdon en décembre 2022. (Photo : Archives Crystal Todd)

L’enquête du Bureau de la sécurité des transports (BST) soutient qu’un aiguillage mal orienté a provoqué le déraillement de deux locomotives et six plateformes intermodales de la Compagnie des chemins de fer nationaux du Canada (CN) le 11 décembre 2022 à Godmanchester.

L’accident ferroviaire survenu dans la voie d’évitement Carr sur la subdivision de Montréal de la compagnie CSX n’avait pas fait de blessés ni engendré de déversement de marchandises dangereuses. 

Les wagons ont quitté le chemin de fer après avoir franchi un dérailleur à aiguille interconnecté à un système d’aiguillage radiocommandé. Le dérailleur est mis en place pour empêcher les mouvements non autorisés ou les mouvements de matériel roulant sans surveillance d’entrer sur la voie principale.

«L’enquête a permis de déterminer que l’attention du mécanicien de locomotive était partagée au moment de composer la séquence contrôlant l’aiguillage radiocommandé alors qu’il effectuait d’autres activités, soutient le rapport du BST. Comme l’aiguillage n’était pas réglé en position renversée pour permettre au train d’entrer sur la voie principale, le dérailleur motorisé relié au système est demeuré en position de déraillement.»

Les signaux sonores et visuels ont indiqué que la trajectoire était la bonne malgré l’aiguillage mal orienté. 
«L’équipe n’a pas été en mesure de confirmer visuellement la position du dérailleur en raison de l’obscurité et de la distance du dérailleur à aiguille, poursuit le BST. Le train a continué d’accélérer avant de dérailler alors qu’il franchissait le dérailleur à aiguille.»

L’analyse des données des enregistreurs audio-vidéo de la locomotive (EAVL) par le BST a démontré l’absence d’enregistrement audio provenant de l’intérieur de la cabine. Ce qui ne permet pas de préciser les communications verbales entre les membres de l’équipe du train lors de l’incident. 

«L’enquête a révélé que l’absence d’audio était liée au système de géorepérage, qui permet de désactiver l’enregistrement audio de la cabine lorsque le train circule aux États-Unis afin de respecter la réglementation de ce pays, révèle le BST. L’accident s’étant produit près de la frontière canado-américaine, le système n’a pas activé l’enregistrement audio provenant des microphones dans la cabine.»

Le BST a depuis fait parvenir une lettre à Transports Canada dans laquelle ce dernier pourrait vouloir examiner la fonctionnalité des systèmes EAVL employés par les compagnies ferroviaires pour confirmer que tous les paramètres requis par la réglementation sont correctement saisis et enregistrés.