Crabe et le souci créatif

Le duo musical Crabe célèbre ses 16 ans avec un neuvième album, Visite du temple inné. Le groupe a invité plusieurs musiciens en studio afin de pousser le processus créatif ailleurs.  

Ce disque de 11 pistes voit Crabe proposer des chansons avec Hubert Lenoir, Annie Claude Deschênes, Simone Provencher, The American Devices N NAO et Belle Grand Fille. «Ce qu’on a voulu faire, c’est inviter des gens à travailler avec nous pour ne pas tomber dans la redondance, explique Martin Poulin-Légaré, guitariste et chanteur du duo. La moitié de l’album est composée de chansons de Crabe tandis que les autres ont été composées avec des invités. Ils ont vraiment été impliqués dans le processus créatif.»

Certaines chansons deviennent des exercices de style où le groupe s’est laissé emporter à l’extérieur de sa zone de confort. Notamment la chanson Je ne peux pas te dire je t’aime. «On a appris sur nous-mêmes à travers le processus, confirme la moitié à corde du duo. Ça m’a notamment guéri de ne pas être capable de dire je t’aime dans une chanson.»

Crabe a aussi travaillé avec Navet Confit. Qualifié de légende par Poulin-Légaré, il a fait la prise de son, le mixage en plus d’avoir été impliqué dans la réalisation. «Il a mis de la colle partout pour sortir en finesse ce qui semblait grossier», avoue-t-il.

Le disque est disponible depuis le mois dernier. Quelques copies en vinyle sont en vente. L’objet physique permet de distribuer un produit fini par lequel le travail des différents artisans est reconnu. 

En fusion

L’autre moitié de Crabe, Gabriel Lapierre, tient les baguettes derrière la batterie. «La chimie est vivante et elle bouge dans le bon sens, confirme son acolyte. Il pousse le groupe vers certains endroits. Le groupe, c’est vraiment 50/50 au niveau de la création. On pousse le projet dans un but commun à partir de chemins semblables.»

Dans la marge

Depuis 2007, Crabe défriche le paysage musical à coup de gros riffs et de batterie percutante. Qualifié de punk, le groupe évolue dans un réseau parallèle avec succès. «Au Québec, on est dans la marge; veut, veut pas, on va toujours l’être, confie Poulin-Légaré. Dans le circuit des festivals populaires, on n’est pas perçu à notre juste valeur. Pourtant, on est super sérieux dans notre démarche. Mais certains gens du milieu qui ont de l’influence aiment nos trucs. C’est le fun d’avoir une tape dans le dos de nos pairs.»

Si bien que Crabe fait son chemin à sa façon. En ce moment, il regarde les options de scène qui s’offrent à lui dans les festivals estivaux qui seront au calendrier. 

Visite au temple inné est disponible sur les plateformes ainsi qu'en format CD et en vinyle. (Photo : Gracieuseté Crabe)