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Claude Théorêt, à l’origine de Pacte de rue

le mercredi 28 août 2019
Modifié à 7 h 56 min le 28 août 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Les travailleurs de rue effectuent un travail essentiel au sein de la communauté régionale. Un service développé depuis maintenant 25 ans par Claude Théorêt, avec la mise sur pied de l’organisme Pacte de rue. C’est d’abord à titre d’intervenant social que Claude Théorêt a été mis en lien avec des gens aux prises avec diverses problématiques, en occupant des emplois au Centre Jeunesse, à la Maison des jeunes ou pour la Commission scolaire. « Partout où je travaillais, on me confiait souvent les cas les plus difficiles, dit-il. Je me suis découvert des affinités avec ces gens-là. » Au terme d’une formation en travail de rue qu’il a suivie à Montréal, il a entrepris en 1993 une démarche visant à développer un service de travailleurs de rue à Salaberry-de-Valleyfield, avec la collaboration de divers intervenants de la communauté. «Déjà à ce moment-là, on constatait un besoin d’offrir des services pour des gens qui n’ont pas d’écoute auprès des services traditionnels, que ce soit des décrocheurs, des sans-abri, des gens aux prises avec des problèmes de santé mentale. On en échappait plusieurs car il n’y existait aucun accès pour eux.» C’est donc sur le terrain qu’il fallait rejoindre ces personnes : à cette époque, c’était dans les parcs, les arcades, les salles de billard. Pacte de rue a pu ainsi voir le jour en 1994 avec une ressource en travail de rue assumée par deux personnes affectées au territoire campivallensien. Trois ans plus tard, Pacte de rue devenait une corporation dotée d’un conseil d’administration. En 1999, le service répondait à la demande pour desservir le secteur de Beauharnois et celui du Haut-Saint-Laurent. Même si les besoins se voulaient bien présents, Claude Théorêt rappelle qu’il n’était pas toujours facile d’en faire comprendre toute l’ampleur auprès de certains intervenants de la communauté. «Les gens ne croyaient pas que des problèmes de toxicomanie ou de prostitution pouvaient se passer chez nous. Pourtant, si notre localisation géographique est favorable aux industries, elle l’est également pour l’industrie du crime qui, souvent, exploite la misère humaine.» Aussi, la présence des travailleurs de rue se voulait peut-être menaçante pour certains. Mais Claude Théorêt rappelle qu’ils ne sont pas là pour dénoncer qui que ce soit, mais pour venir en aide aux personnes sans ressources. Après 25 ans d’intervention, Pacte de rue doit composer avec une réalité différente de celle de ses débuts. «Les jeunes sont davantage isolés, il faut aller les rejoindre en-dehors des lieux publics, les drogues sont devenues plus puissantes et certains groupes criminalisés de l’extérieur viennent recruter de jeunes filles vulnérables.» L’organisme s’est toutefois donné des outils pour élargir son intervention et compte maintenant sur 7 travailleurs de rue, 2 infirmières de rue et un médecin. Il travaille aussi à la l’organisation de la Nuit des sans abri à chaque automne. Depuis le début, avec la contribution de partenaires du milieu, Claude Théorêt croit sincèrement à la mission de Pacte de rue, qu’il perçoit comme un service essentiel pour la communauté régionale.