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Cinq municipalités du Haut-Saint-Laurent s'opposent à la vente du quai de Port-Lewis

le mardi 08 décembre 2020
Modifié à 15 h 01 min le 08 décembre 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Cinq des 13 municipalités du Haut-Saint-Laurent ont voté une résolution qui stipule qu'elles s'opposent à la vente du quai Port-Lewis. Un mouvement appuyé par une pétition qui contient plus de 1000 signatures. Depuis plusieurs mois, un processus a été enclenché afin que la MRC du Haut-Saint-Laurent vende le quai de Port-Lewis au propriétaire de la marina adjacente. C'est lui qui aurait approché la MRC pour s'enquérir de la disponibilité du quai. On parle d'une transaction pour la somme de 1 $ comprenant une servitude qui désignerait un accès public universel. Le prix de vente se veut le même que celui déboursé par la MRC au gouvernement fédéral en 1990. La préfète de la MRC, Louise Lebrun, a répété lors de l'assemblée du 25 novembre que la MRC «avait saisi cette occasion pour éviter d'encourir des dépenses qu'engendreraient des réparations majeures et qu'elle [la MRC] aurait ensuite à taxer les citoyens.» Or, la MRC n'a pas demandé d'estimation des coûts potentiels de réparation du quai ou pour en assurer la mise aux normes. À une question posée par un citoyen, Mme Lebrun a indiqué que : «la voie que nous avons choisie, les développements majeurs qui seront annoncés dans un avenir rapproché, constitue la position du conseil. » Gino Moretti, maire de Saint-Anicet où se trouve le quai Port-Lewis, traite ce dossier comme d'un transfert de propriété. Sa municipalité a déjà été envisagée pour servir d'intermédiaire et louer le quai à Marina Port-Lewis. Le premier magistrat est en faveur d'un accès à l'eau pour les citoyens. D'autant plus que le lac Saint-François se prête bien aux nombreuses activités nautiques. «Saint-Anicet et des citoyens avoisinants formeraient un comité de vigie, a-t-il dit. Ce comité a toujours fait partie de l'harmonisation du quai. » Il constate aussi que de nombreux citoyens ont des inquiétudes quant à l'avenir du quai. «Je dois m'assurer en tant que maire que l'on prenne les meilleures décisions pour l'ensemble des citoyens de la MRC», a-t-il indiqué. De l'opposition Or, des voix s'élèvent contre ce transfert de propriété. Les municipalités de Sainte-Barbe, Saint-Anicet, Huntingdon, Elgin et Havelock ont voté des résolutions d'opposition. La gestion de ce dossier est l'un des éléments qui aurait amené Philippe Daoust à quitter son siège de conseiller à Sainte-Barbe. «Une vente à 1 $ d'un bien ou d'une infrastructure qui vaut des millions, ça ne se fait pas», a souligné Me Alain Fournier. Le résident de Saint-Anicet a mis en ligne une pétition qui a récolté 1030 signatures jusqu'à présent. Il se fait le porte-parole de nombreux citoyens qui questionnent le processus réalisé sans appel d'offres ni consultation. Pour lui, le quai de Port-Lewis possède une grande valeur de développement économique et touristique. Ainsi, si la MRC envisage de le céder, Me Fournier préfèrerait que ça soit à un OBNL. Plusieurs ont aussi questionné le manque de transparence de la MRC. Ce que réfute la préfète. «Les maires élus agissent en toutes connaissances de cause», assure Mme Lebrun. Le dossier du quai Port-Lewis est à l'ordre du jour de la prochaine réunion des maires de la MRC du Haut-Saint-Laurent qui aura lieu le 9 décembre.