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CEZinc se défend de recourir à des briseurs de grève

le dimanche 12 mars 2017
Modifié à 0 h 00 min le 12 mars 2017
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

Les hauts dirigeants de CEZinc réfutent les conclusions tirées par deux enquêteurs du ministère du Travail à l'effet que l'entreprise aurait opéré l'affinerie avec trois briseurs de grève, le 27 février dernier.

:«Selon nous, tout le monde travaille dans la légalité. On va en faire la preuve si le syndicat porte plainte et ce sera au Tribunal administratif du travail de décider», affirme Eva Carissimi, présidente et chef de la direction du Fonds de revenu Noranda. La compagnie s'attend à être entendue dès la semaine prochaine à propos des potentiels travailleurs de remplacement, qui seraient en l'occurrence deux employés de CEZinc et un sous-traitant affecté à l'usine depuis une vingtaine d'années.

Quant à la grève en tant que telle, qui a éclaté le 12 février dernier, Mme Carissimi persiste et signe: la viabilité de l'entreprise doit être assurée au moyen d'une réduction des coûts d'opération, plus particulièrement ceux touchant la main-d'œuvre. Par conséquent, les modifications que l'employeur veut apporter aux régimes de retraite des syndiqués restent un incontournable, selon la directrice.

Mme Carissimi a indiqué au «Journal Saint-François» que les dirigeants de CEZinc ont été surpris par le déclenchement de grève, survenu après trois séances de conciliation infructueuses. «Nous avons soumis une offre sérieuse qui n'a jamais été présentée aux membres. On s'attendait à ce que cette offre soit considérée», avance-t-elle.

La présidente a rappelé que l'entreprise avait préparé le terrain lors des négociations en 2014 et que des changements substantiels en lien avec ses modalités contractuelles de revenus étaient prévisibles à l'expiration du contrat d'approvisionnement en minerai de zinc. L'entente commerciale liant CEZinc au groupe minier Glencore viendra à échéance en mai après 15 années de fourniture à tarifs prédéterminés. Le nouvel accord signé pour 5 ans entre l'affineur et le mineur repose sur l'état du marché, devenu fluctuant et très concurrentiel.

«Le Fonds de revenu Noranda ne pourra plus bénéficier de conditions avantageuses et ces changements seront permanents. Compte tenu que les profits vont diminuer considérablement et que nous devons maintenir les emplois, il faut regarder les réaménagements possibles dans la pointe de tarte de 35% que représentent les coûts de main-d'œuvre», insiste Mme Carissimi, qui fait état de bénéfices chutant de 70 millions $, au début de 2016, à environ 14 millions $ selon une simulation appliquée avec le nouveau contrat.

«Les tarifs d'affinage sont passés de 140 $ la tonne métrique à 40 $ en moins d'un an. Nous sommes forcés de diminuer nos coûts d'exploitation et les syndiqués ne semblent pas croire que cette nouvelle situation financière est réelle», de conclure Mme Carissimi.