CEZinc agrandira son site de résidus Jarofix

CEZinc a besoin de plus d’espace pour stocker ses résidus. (Photo Journal Saint-François - Archives)
L’usine CEZinc a obtenu l’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec pour procéder à l’agrandissement de son aire d’accumulation Jarofix, un site où elle dispose depuis 1998 de résidus considérés comme chimiquement stables. Une autorisation qui a pris la Ville par surprise.
L’agrandissement de 87 600 mètres carrés sera effectué du côté est du site actuel, sur des lots industriels lui appartenant. CEZinc fait valoir que ce projet est essentiel à la pérennité de l’usine puisque le site actuel arrivera à pleine capacité d’ici 2026.
Il nécessite néanmoins des travaux de déboisement sur une superficie d’environ 80 000 m², qui à l’origine ne constituait pas un boisé naturel, assure-t-on.
Les travaux se dérouleront à compter de novembre prochain jusqu’en juin 2026.
Compensation et opposition
Le maire Miguel Lemieux admet que la Ville a été placée devant un fait accompli dans ce dossier, n’ayant pas été informée des démarches entreprises par la compagnie. La Ville s’opposait depuis longtemps à un tel projet.
Dans les circonstances, une solution de compromis a pu être établie. L’autorisation municipale requise pour aller de l’avant dans ce projet s’effectue via la procédure PPCMOI (Règlement sur les projets particuliers de construction), par lequel CEZinc consacrera une superficie boisée de 100 000 mètres carrés zonée industriel à des fins de protection.
L’entreprise prévoit aussi renforcer l’écran vert en bordure de l’aire d’accumulation afin de diminuer l’impact visuel pour le voisinage, en plus de créer deux comités, un comité technique et un comité de suivi, en collaboration avec la Ville, afin d’explorer de nouvelles alternatives pour l’entreposage futur de ses résidus miniers.
Pour le maire Miguel Lemieux, «ce n’était pas notre choix de jouer dans ce film-là, mais dans les circonstances, il s’agit du meilleur compromis possible», dit-il, en tenant compte des quelque 650 emplois en jeu et de la conservation d’un secteur boisé qui permettra à la Ville de compléter sa trame verte.
Mais la demande de PPCMOI à l’assemblée de conseil du 13 mai n’a toutefois pas fait l’unanimité parmi les élus.
Le conseiller du district Robert-Cauchon, Jean-François Giroux a manifesté son opposition. «Ce procédé de disposition des résidus miniers est celle qui coûte le moins cher à l’entreprise, mais qui a le plus d’impact sur notre environnement», dit-il, en pointant la Chaise des générations installée dans la salle du conseil, en guise d’engagement des élus envers les générations futures.
La conseillère de La Baie, Sophie Sirois-Perras ne s’est pas opposée, mais a dit souhaiter que CEZinc élabore de nouvelles solutions pour gérer ses résidus.