Centre de compostage de Vaudreuil-Soulanges : des inquiétudes sur les nuisances abordés

Des citoyens ont exprimé des inquiétudes au sujet des odeurs, de la capacité de l'usine d'épuration de Coteau-du-Lac et la qualité du compost qui pourrait être produit à la plateforme de compostage projetée par la MRC de Vaudreuil-Soulanges. (Photo : archives)
Le site retenu pour le centre de compostage de Vaudreuil-Soulanges, dans le parc industriel de Coteau-du-Lac, a semblé satisfaire les citoyens lors de la séance d’information du 7 avril. Des inquiétudes persistaient quant aux odeurs et à la gestion des eaux usées, mais elles ont été répondues par les différentes intervenants.
Alexandre Lambert, directeur général de la MRC de Vaudreuil-Soulanges dit avoir retenu les leçons et les enseignements des projets initiaux.
Une levée des boucliers a eu lieu, notamment lorsqu’un site a été désigné près des eskers de Rivière-Beaudette.
Si bien que le comité de travail a planché sur une nouvelle option qui s’est, en bout de ligne, un peu imposée d’elle-même.
«Selon les critères établis, il n’y avait pas beaucoup de choix, a indiqué M. Lambert. Les gens voulaient que ce soit dans un secteur industriel. Le parc Alta à Coteau-du-Lac, de par son isolement est un bénéfice pour le projet. Il n’y a pas de secteur sensible à proximité, si bien que les nuisances seraient faibles.»
La mairesse de Coteau-du-Lac, Andrée Brosseau, a jugé le projet «bon pour l’environnement et bon pour la collectivité.» Néanmoins, elle assure que la Ville va suivre le développement de la plateforme afin qu’elle se réalise selon les règles de l’art.
L’objectif de la MRC est de mener à terme le projet pour une mise en opération en mai 2028.
Odeur et usine d’épuration
Parmi les prérequis, on retrouve aucune résidence dans un rayon de 1 km. En fait, le bâtiment le plus près est l’entrepôt d’Amazon, inutilisée pour le moment.
Spécialiste en gestion des matières résiduelles, Françoise Forcier a laissé savoir que le risque zéro n’existait pas. Aux questionnements sur les émanations, elle a parlé d’une première étape de modélisation de la dispersion des odeurs qui confirmait le respect des seuils du ministère de l’Environnement, de la Lutte aux changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) aux plus proches récepteurs, soit entre 1 unité d’odeur, 175 heures/an et 5 unités d’odeur, 44 heures/an.
Des boisés à proximité seront conservés et permettront d’enclaver le site de compostage.
D’autres citoyens ont soulevé des doutes sur la capacité de l’usine d’épuration de traiter les eaux générées par la plateforme de compostage. La mairesse de Coteau-du-Lac a spécifié que le parc industriel disposait de sa propre usine d’épuration.
Alexandre Lambert a aussi laissé savoir que la MRC contribuerait à la mise à niveau de cette infrastructure municipale si elle s’avérait nécessaire.
L’autre doute soulevé concernait la qualité du compost et la possible présence de nanoplastiques. Le bureau de projet a rappelé l’étape du tamisage qui diminuait la taille des particules qui pourraient se retrouver dans la matière organique.
30M$ d’économie sur 40 ans
Actuellement, les déchets organiques de Vaudreuil-Soulanges partent en direction du centre de Lachute. Le coût du transport est évalué autour de 60$/tonne, un prix jugé avantageux.
Toutefois, le transport est contre-productif en terme environnemental.
La plateforme de compostage de Vaudreuil-Soulanges permettrait de redonner vie aux matières organiques de la région et de les redistribuer auprès de ses résidents.
Un total de 13 000 tonnes est en ce moment dévié des sites d’enfouissement. Avec une campagne de promotion, on envisage voir ce total augmenter à 24 000 tonnes.
Plus de déchets organiques, moins de détritus envoyés aux sites d’enfouissement et une plateforme locale permettent d’envisager des bénéfices financiers.
Le chiffre de 30 M$ sur 40 ans a été avancé lors de la présentation. Un montant qui ne prend pas en considération l’inflation et l’enfouissement des déchets si cette option est maintenue.
Un allié pour la sortie 17
Selon les données du ministère des Transports du Québec (MTQ), relayées par la MRC de Vaudreuil-Soulanges, 650 camions lourds empruntent la sortie 17 de l’autoroute 20 chaque jour à Coteau-du-Lac.
La présence du centre de compostage dans le parc industriel Alta ajouterait, en moyenne, 12 camions chaque jour sur ce tronçon.
Une augmentation négligeable dans un secteur reconnu comme problématique en termes de sécurité et de trafic. Néanmoins, la MRC entend collaborer avec la Ville et les propriétaires du parc industriel afin de demander un réaménagement de la sortie de l’autoroute 20.
Alexandre Lambert, directeur général de la MRC de Vaudreuil-Soulanges, Réjean Guay, directeur de la sécurité incendie, sécurité civile, environnement et infrastructures, Nicola Rivest, coordonnateur du développement en environnement et François Forcier, spécialiste en gestion des matières résiduelles, ont répondu aux inquiétudes soulevées par les citoyens présents à la rencontre d'information à Coteau-du-Lac le 7 avril. (Photo Journal Saint-François : Eric Tremblay)