Centenaire en septembre et toujours excité d’aller aux Régates

FIDÉLITÉ. Âgé de 99 ans et près de 10 mois, Évariste Leblanc ressent toujours une sensation spéciale quand le mois de juillet se pointe. Véritable phénomène de la nature, le Campivallensien qui a grandi dans le quartier Nord est toujours aussi excité à l’idée d’assister aux Régates de Valleyfield.
L’homme qui deviendra centenaire le 21 septembre prochain n’a pas manqué le rendez-vous motonautique depuis la fin de la Deuxième Guerre Mondiale en 1945. Si les Régates de Valleyfield célèbrent leur 80e anniversaire cette année, M. Leblanc a vécu ses 75es Régates le dimanche 15 juillet sur un terrain riverain du boulevard du Havre.
Son coup de cœur pour les courses de bateaux s’est manifesté dès la première heure de l’événement en 1938. Force majeure, il a dû s’absenter pendant 5 ans afin de servir son pays au sein des Forces armées canadiennes pendant le second conflit mondial. Basé à l’île Kiska dans les Aléoutiennes, situées dans l’Océan Pacifique près de l’Alaska, M. Leblanc se rappelle d’avoir croisé des Japonais avant de rentrer victorieux à la maison en 1945.
Depuis, les Régates sont demeurées une religion pour celui qui a passé sa jeunesse à la résidence familiale de la rue Arthur avec 16 frères et sœurs. «J’ai toujours aimé ça les Régates. C’est gros… les courses, la vitesse, la fête en famille, les bateaux Grand Prix…», décrit le nonagénaire, encore très allumé.
Si les premières Régates restent plutôt vagues dans son esprit, Évariste Leblanc se souvient parfaitement des «galettes» à la Pointe-aux-Anglais et, une fois déménagé sur la rue Ellice, du temps où les embarcations démarraient des puits de ravitaillement dans la marina. Comme plusieurs nostalgiques des régates, il garde en mémoire la glorieuse époque des bateaux «Lauterbach.»
[caption id="attachment_50661" align="alignnone" width="521"] Le vétéran de la Seconde Guerre Mondiale a été photographié à la Tour des Régates en compagnie de son fils, Jean-Yves Leblanc, et de sa fille, Sylvie Leblanc. (Photo: Pierre Langevin)[/caption]
«Jules Leboeuf était mon pilote préféré. J’aimais aussi le GP-444 et Robert Théorêt. Les longues queues d’eau des Lauterbach, c’était quelque chose», se remémore M. Leblanc. Après plusieurs décennies à réserver sa place sur le site de la compagnie Asten Hill (Johnson), ce fan des régates en était à sa 2e année sur un terrain privé propriété d’Alain Côté en compagnie des membres de sa famille.
«Mon père est encore la vedette», de lancer sa fille, Sylvie Leblanc. «Tout le monde veut lui parler. Les gens n’en reviennent pas de le voir si en forme», ajoute son fils, Jean-Yves Leblanc, qui a été bénévole dans l’organisation des Régates pendant 15 ans.
Lors des belles années des soupers des Régates, le paternel s’est trouvé d’autres affinités pour l’événement. Habile pêcheur, il pouvait prendre une centaine de livres de perchaudes qu’il refilait aux responsable de la «Perchaude des Régates» du Club Optimiste.
Propriétaire du Restaurant du Nord avant que l’établissement devienne la «Pool Room Jacques», M. Leblanc a en outre travaillé à l’usine Davison qu’il a inaugurée dans les années ’50. Il est demeuré à l’emploi de l’entreprise de la rue Fabre jusqu’à sa retraite à l’âge de 65 ans. Maintenant domicilié à la «Résidence 4 Saisons» dans le secteur Bellerive, M. Leblanc représente la joie de vivre et il constitue une inspiration à chacune de ses présences aux Régates de Valleyfield.