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Célébrer à la vie à la mort

le dimanche 14 mai 2023
Modifié à 13 h 08 min le 12 mai 2023
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

La Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges a pour mission de ressembler le plus possible au milieu de vie de ces résidants. (Photo : Gracieuseté)

Le deuil fait partie de la vie. Inévitablement, la grande faucheuse viendra chercher chacun d’entre nous éventuellement. La mort ne marque toutefois pas la fin de la vie. C’est le moment de célébrer la vie passée. C’est dans cet état d’esprit que la Maison des soins palliatifs de de Vaudreuil-Soulanges (MSPVS) accompagne ses résidents et leur famille.

«Dans les derniers moments de notre vie, on veut avoir du plaisir, confie Pascale Boily, directrice générale de la MSPVS. C’est sûr qu’il y a de l’émotion. Mais on est ici pour amener du confort et du réconfort.»

La Maison accueille des gens dans les trois derniers mois de leur vie depuis 2010. On y retrouve 12 chambres. Des unités qui tendent à représenter le milieu de vie de chaque âme qui va y habiter. «C’est important que chacun s’y sente comme à la maison, a poursuivi Julie Asselin, gestionnaire de l’équipe communications et événements. Il y a un homme qui aimait bricoler. Il s’est mis à taper du clou pour fabriquer des cabanes à oiseaux. Ça lui a fait tellement de bien.» Il est même possible d’avoir son petit animal de compagnie pour écouler ses derniers jours. 

Entre 200 et 250 résidents transitent dans les murs de la maison située à Hudson. Ils proviennent en majorité de Vaudreuil-Soulanges (76 %), mais aussi de Salaberry-de-Valleyfield (16 %) et du West-Island. Leur présence est de courte durée. 

«Les soins palliatifs, c’est ajouter de la vie aux jours, lorsqu’on ne peut plus ajouter de jours à la vie.»
- Pascale Boily


Les personnes confrontées à une maladie limitant l’espérance de vie peuvent avoir l’impression que leur monde est devenu terne et gris. Les soins palliatifs redonnent de la couleur. «Une personne sur quatre va décéder ailleurs qu’à son domicile, a ajouté Mme Asselin. On entend souvent des "avoir su" à propos de gens qui ne connaissent pas la Maison. Ici, on essaie que tous partent heureux.»

Une communauté tissée serrée

La MSPVS dispose de soins physiques et psychosociaux. Les familles des résidents ont également droit à ce dernier volet. Question d’accepter le deuil, ce qui n’est pas toujours une tasse de thé. Les familles sont accueillies dans cette étape pas évidente. Et elles peuvent passer le plus de temps qu’il reste à leurs proches. Souvent, elles cèdent leurs fonctions de proches aidants au personnel soignant. Pour retrouver leur rôle dans l’unité familiale.

«On procède à des travaux à l’accueil; le peintre et le directeur de chantier ont découvert qu’ils avaient chacun perdu un parent dans la même chambre, a raconté Mme Boily. Ils ont partagé des moments forts vécus ici. On a aussi vu des familles qui reconnectent à ce moment. C’est ce qui nous nourrit et nous donne le goût de travailler.»

Ils sont 49 employés à la MSPVS. S’ajoutent environ 150 bénévoles. Ceux-ci peuvent être affectés à la buanderie, à la cuisine ou au violon. Chaque dimanche, quelqu’un vient jouer de cet instrument. Pour ajouter un peu de musique à l’endroit chaleureux et lumineux. 

«Ce qui fait le beauté de la Maison, c’est le fait que la communauté se l’approprie, a indiqué la directrice générale. La force du ensemble est une source de motivation.»

Événement rassembleur le 28 mai 

Le 28 mai, après une pause imposée par la pandémie, la Marche des soins palliatifs est de retour. On espère que 300 marcheurs se réuniront au Parc des Forestiers de Saint-Lazare pour l’occasion. «Les gens sont impliqués et ont à cœur la MSPVS, a expliqué la directrice générale. Il y a beaucoup d’activités communautaires qui sont organisées par les familles qui redonnent à la Fondation.»

Chaque don est important puisque l’endroit est subventionné à 50 %. L’autre portion, 1,5 M $ provient de la communauté. Le sentiment d’appartenance est donc important. Les familles s’y sentent comme à la maison et sont heureuses de contribuer. «Quand tu es passé par ici, tu sais que c’est important et que ça peut changer la vie du patient et de sa famille», a conclu Julie Asselin. 

Douze chambres paisibles avec vue sur le jardin composent la Maison de soins palliatifs de Vaudreuil-Soulanges. (Photo : Gracieuseté)