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Cannabis: la lenteur du marché force TGOD à réduire sa cadence

le mercredi 23 octobre 2019
Modifié à 16 h 33 min le 23 octobre 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Un an après la légalisation du cannabis au pays, le marché du cannabis récréatif tarde à se développer au Québec et en Ontario, ce qui force le producteur TGOD à jouer de prudence en réduisant son rythme de production. Les effets se font déjà ressentir aux installations de l’entreprise, boulevard Gérard-Cadieux, même si son plan de développement demeure le même, indique le porte-parole, Sébastien Bouchard. Malgré tout, plusieurs sous-traitants embauchés pour réaliser divers types de travaux sur le site ont été appelés à réduire leurs activités. «C’est toute l’industrie du cannabis qui vit une période de transition, la situation n’est pas spécifique à TGOD, rappelle M. Bouchard. Sur le terrain, le marché du cannabis se développe plus lentement que prévu. En Ontario, la Ontario Cannabis Society (OCS) n’a ouvert que 24 magasins, alors qu’au Québec, la SQDC devrait détenir une quarantaine de magasins d’ici le printemps prochain. C’est peu comparativement à l’Alberta qui compte déjà 300 magasins pour une population de 4 millions d’habitants.» En conséquence, la conversion du cannabis, du marché noir au marché légal, se veut également moins rapide. C’est pourquoi, dans le cadre d’un plan stratégique dévoilé le 18 octobre, TGOD a choisi de réduire ses prévisions de production afin d’éviter des surplus d’inventaire et d’affaiblir la valeur de son produit, en attendant que le marché du cannabis atteigne sa vitesse de croisière. Sur son site de Salaberry-de-Valleyfield, TGOD complète sa phase 1, avec deux principaux bâtiments, dont un premier où sont aménagées six serres. Celles-ci devraient permettre la production de 10 000 kilos de cannabis en 2020. Une première récolte est prévue pour le premier trimestre de 2020 et pourrait nécessiter une main-d’œuvre d’une soixantaine d’employés. [embed]https://vimeo.com/359551768[/embed] Malgré une réduction de ses dépenses, TGOD fait savoir qu’elle aura néanmoins besoin de 70 M$ à 80 M$ d’ici la fin-juin pour réaliser son plan. Le producteur de cannabis bio est à la recherche de nouveaux investisseurs, mais éprouve de la difficulté à trouver des options dont les termes soient suffisamment avantageux à l’égard de ses besoins. L’entreprise s’apprête par ailleurs à commercialiser une gamme de nouveaux sous-produits du cannabis comme du thé et des sachets à infusion. Elle prévoit aussi lancer des boissons au cannabis en 2020, après avoir obtenu les autorisations requises. « Le marché canadien du cannabis étant plus petit que prévu initialement, principalement en raison de la lenteur du déploiement de points de vente au détail dans des provinces clés, nous estimons que notre plan révisé permettra à TGOD d’ajuster sa production pour miser sur le segment des produits biologiques, tout en maintenant les options facultatives pour accélérer et se développer à mesure que les points de vente commenceront à ouvrir », a fait savoir le PDG de TGOD, Brian Athaide.