Beauharnois : la course au logement avant le 1er juillet

Les derniers jours de juin seront occupés pour le Comité de logement de Beauharnois et ses bénévoles. Dans le cadre de l’Opération 1er juillet, l’équipe entame sa «plus grande semaine» pour éviter que des familles se trouvent à la rue cet été.

L’organisme gère une ligne téléphonique d’urgence pour ceux qui sont à risque de ne pas trouver un logement avant le 1e juillet. Au moment d’écrire ces lignes, le Comité avait reçu une vingtaine d’appels depuis le mois d’avril, soit cinq ou six de plus que l’année dernière. Ce, sans compter les demandes qui rentreront avant la fin mois, fait savoir Annick Frappier, coordonnatrice du Comité Logement Beauharnois.

«Les gens qui ont exploité toutes leurs ressources, tous leurs moyens, se rendent compte que tout seuls ils n’y arriveront pas», indique-t-elle.

Mme Frappier réalise une première évaluation des appels entrants et oriente les personnes vers les ressources adéquates. Les dossiers de ceux qui sont plus à risque de se trouver à la rue sont gérés par le Comité du logement, qui accompagne les familles dans la recherche de logement et de subventions.

La Ville de Beauharnois a déboursé une somme de 1420,25 $ pour financer cette ligne d’urgence. Selon l’entente avec le Comité logement, une tarification horaire est également en place si le travail effectué dépasse 65 heures.

La pénurie de logements à Beauharnois

Plusieurs facteurs ont rendu la recherche de logement particulièrement ardue à Beauharnois. D’un côté, le taux d’inoccupation de 0,3 %, tel que rapporté par l’Office municipal d’habitation de Beauharnois, donne peu d’options aux locataires.

En même temps, l'important développement dans la région depuis quelques années rend les logements disponibles trop chers pour l’ensemble du marché, explique Mme Frappier. Les nouveaux condos sont dispendieux et ils font augmenter le coût du reste des logements. La coordonnatrice du Comité Logement parle d’une véritable «explosion».

«En trois ans, les loyers ont augmenté de 200$, 300 $, même jusqu’à 400 $, dit-elle. C’est sûr que toutes les nouvelles constructions ont fait accélérer un peu le prix du marché.»
Elle a recensé une situation qui se répète pour la plupart des ménages qui appellent la ligne d’urgence.

«La seule tangente qu’on a, c’est que ce sont des gens qui ont été évincés de leur logement dans le but que le logement soit démoli pour reconstruire autre chose», indique Mme Frappier.

Mesures d’urgence

Alors que les prochaines semaines risquent d’être difficiles pour plusieurs locataires, Mme Frappier se dit rassurée par la collaboration du milieu communautaire et de la Ville de Beauharnois. Cette dernière a aidé à mettre en place un «filet de sécurité» pour ceux qui n’auront pas trouvé de logement le 1er juillet.

La Municipalité logera ces familles dans des chambres d’hôtel pendant deux semaines. La Ville a également loué des remorques pour qu’elles puissent entreposer leurs effets personnels. Le Comité du logement continuera de les aider avec la recherche de logement.

Pour le moment, quatre ménages sont particulièrement à risque selon l’organisme.