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Santé

Avoir le médicament mais personne pour l’injecter

le jeudi 11 juillet 2019
Modifié à 14 h 31 min le 11 juillet 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

En mars, François Leduc, un entrepreneur de la région a reçu un lourd diagnostic. Il souffre de la SLA, la sclérose latérale amyotrophique. Son médecin à Châteauguay l’a immédiatement référé à l’hôpital neurologique de Montréal où il a été rapidement pris en main par un spécialiste. « J’ai rencontré le docteur Rami Massie. Il m’a confirmé que j’avais la SLA. Il m’a expliqué la maladie et m’a inscrit sur une liste pour recevoir un médicament qui nous aide à prolonger notre vie de 30 % à 40 % et aussi à avoir une meilleure qualité de vie », explique celui qui se bat pour vivre et non pour mourir. Le médicament a été approuvé par Santé Canada, mais le gouvernement refuse de payer ce médicament, l’Edaravone, car il est trop dispendieux. « Le Gouvernement parle de 150 à 200 000 dollars par année », plaide François Leduc.

Se procurer le médicament par ses propres moyens

Étant donné la lenteur administrative gouvernementale, il a décidé d’agir de son côté. « Avec l’aide d’un autre citoyen, monsieur Goupil, dont la femme est atteinte, nous avons réussi à commander le médicament. Nous l’avons reçu du Japon pour trois mois. Au coût de 1900 $ », raconte l’homme qui fait maintenant face à un autre problème. « J’ai vu mon médecin le 8 juillet à l’Hôpital neurologique de Montréal et il m’a donné une prescription pour me faire poser un Port-a-Cath (cathéter veineux), ainsi qu’une prescription pour les injections. Il m’a aussi donné une prescription pour me faire venir d’autres médicaments », dit-il. Sauf qu’il a communiqué avec le CSLC de Valleyfield qui a refusé de faire ses injections. Il a joint M. Goupil qui lui a dit que le CLSC de Sherbrooke fait les injections à sa conjointe. « Pourquoi le CLSC de Valleyfield ne veut pas me faire les injections? Encore là, je dois me battre contre le système de Santé pour l’administration du médicament que j’ai acheté et j’ai une prescription de mon médecin. Je souffre beaucoup et je me bats contre la maladie et contre le système », se questionne François Leduc, désespéré. « Tout ce que je demande c’est d’avoir une meilleure qualité de vie et aussi à survivre plus longtemps. Je veux trouver une solution pour survivre. Je me bats comme un fou pour vivre et pas pour mourir. C’est une vieille maladie de plus de 170 ans et les avancées sont très faibles. Car les patients ne vivent pas longtemps. Pouvons-nous essayer de combattre ça », conclut l’homme qui se déplace de moins en moins aisément.