Société

Un atelier où on s’occupe de confectionner le tissu social

le vendredi 24 novembre 2017
Modifié à 13 h 55 min le 24 novembre 2017
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Un ancien studio de photographie du centre-ville héberge depuis un an une petite boutique cadeaux issue d’un projet d’économie sociale, où se côtoient des articles conçus par des artisans et d’autres par des jeunes femmes qui y découvrent de nouvelles habiletés autant techniques que sociales. Les Ateliers Cré-Actions du Suroît ont élu domicile dans l’ancien studio du retraité photographe Jacques Smith, rue Nicholson. Le projet d’économie sociale parrainé par l’organisme Justice Alternative du Suroît y accueille sur une base régulière une vingtaine de jeunes femmes âgées entre 14 et 24 ans qui se familiarisent avec la couture. Selon la coordonnatrice du projet, Anick Sauvé, les participantes sont référées par des organismes communautaires comme le Carrefour Jeunesse Emploi, les Centres Jeunesse ou la commission scolaire. Elles témoignent de diverses contraintes liées au décrochage scolaire, ou encore de violence familiale ou conjugale, d’itinérance ou encore de démêlées judiciaires. «Ce sont des femmes qui ont souvent l’impression de ne pas cadrer nulle part dans la société, elles souhaitent briser leur isolement et travailler leurs habiletés sociales afin de mieux intégrer la communauté et le marché du travail», explique la coordonnatrice. [caption id="attachment_42290" align="alignnone" width="521"] La coordonnatrice du projet, Anick Sauvé, donne quelques conseils à Alice Gagné, une des participantes.[/caption] Dans le petit atelier aménagé dans l’arrière-boutique, elles s’affairent à la confection de divers articles à partir de matériaux recyclés : tabliers de cuisine, sacs de toutes sortes, bas de Noël, coussins et autres. «Les filles apportent leurs idées et on les appuie dans leur projet de création. Elles procèdent aussi à l’étiquetage et à la mise en boutique», indique Anick Sauvé. Ces activités amènent les participantes à consolider leur estime de soi, à se familiariser à une routine de travail et à se créer un réseau de connaissances. «Elle apprennent à déconstruire de mauvaises habitudes, à se défaire de commentaires négatifs dont elles font l’objet depuis qu’elles sont toute petites», commente Hélène Brault, une des instructrices. «Les filles ressentent une grande fierté de voir que leurs articles suscitent l’intérêt d’acheteurs», ajoute Alexandra, employée de la boutique. Lors de notre visite, nous avons été en mesure d’observer quelques participantes qui travaillaient à la confection de sacs cadeaux et de petits foulards pour chiens. Alice Gagné y a été référée par le Carrefour Jeunesse Emploi, où elle effectuait un stage. «Dès la première fois j’ai adoré ça, il y a une belle ambiance et on apprend à notre rythme. Je n’avais jamais créé quoi que ce soit avant. J’ai découvert en moi un côté créateur et un intérêt pour la vente au détail», raconte-t-elle. [caption id="attachment_42291" align="alignnone" width="521"] Alice Gagné dit avoir développé son côté créateur en prenant part au projet des Ateliers Cré-Actions du Suroît.[/caption] Martine Goudreault, une stagiaire du Collège de Valleyfield en Technique d’Éducation Spécialisée, était aussi sur place pour une activité d’observation. «J’ai pu y voir des jeunes qui sont débrouillards, patients et qui veulent apprendre. Je suis vraiment impressionnée», confiait-elle. Le projet des Ateliers Cré-Actions du Suroît bénéficie d’aides financières provenant notamment de la Table jeunesse Beauharnois-Salaberry, du Centre Local d’Emploi et d’un prêt du CLD Beauharnois-Salaberry. Les responsables espèrent que le projet puisse évoluer pour, un jour, donner naissance à une entreprise d’économie sociale, capable de fonctionner de façon autonome. La boutique est ouverte au public le mardi et mercredi de 10h à 17h et les jeudis-vendredis de 10h à 20h. [caption id="attachment_42292" align="alignnone" width="521"] La coordonnatrice Anick Sauvé, photographiée dans la portion boutique des Ateliers, au 52, rue Nicholson.[/caption]