Faits divers

Accident d’aéronef à Saint-Rémi : l’élève-pilote a voulu faire un «spectacle»

le dimanche 05 novembre 2023
Modifié à
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

L'écrasement d'avion le 21 avril dernier avait fait deux blessés graves. (Photo Le Soleil : Archives Érick Rivest)

Le Bureau de sécurité dans les transports (BST) conclut que l’accident d’aéronef survenu le 21 avril à Saint-Rémi est le résultat d’une tentative de «spectacle» de la part de l’élève-pilote.

Vers 19 h 20 ce jour-là, l’homme aux commandes de l’appareil de type Cessna a reçu l’appel d’un ami qui se trouvait dans un rassemblement. Celui-ci l’avait reconnu l’avion depuis la terre ferme. L’échange a été de courte durée, mais a consisté dans une demande pour faire un «spectacle».

«L’avion a amorcé un cabré prononcé, et suite à une manœuvre que l’enquête n’a pas pu identifier, il s’est retrouvé en descente verticale, peut-on lire dans le rapport du BST rendu public le 1er novembre. Il a ensuite sectionné des fils électriques avant de s’écraser sur le toit d’une voiture stationnée dans l’entrée d’une maison se trouvant à environ 100 pieds du rassemblement.»

Les deux personnes qui se trouvaient à bord de l’aéronef ont été grièvement blessées. L’avion a été complètement détruit. L’incendie provoqué par l’écrasement s’est ensuite propagé à la résidence.

L’élève-pilote avait obtenu une autorisation de vol en solo de la part de son instructeur qui se trouvait à Saint-Lazare. L’instructeur ne connaissait pas les heures de décollage et d’atterrissage prévues ni la route de vol planifiée par l’élève-pilote, indique le document public. Il n’avait pas été informé que l’aéronef était stationné sur un terrain privé à Saint-Urbain-Premier depuis au moins une semaine. Aucun plan de vol ou itinéraire n’a été déposé pour ce vol.

L’élève-pilote avait effectué son premier vol en solo le 24 juin de l’année précédente. Il avait plus de 160 heures de vol d’expérience. Son permis lui interdisait toutefois de transporter des passagers.

Plus bas que la limite autorisée

«Selon les informations recueillies durant l’enquête et l’examen du site de l’accident, l’aéronef a emprunté une trajectoire de descente quasi verticale à la suite d’une manœuvre exécutée à faible vitesse, ce qui correspond à une situation de décrochage», mentionne le rapport. La manœuvre a été exécutée à moins de 500 pieds au-dessus du sol, ce qui a empêché de rétablir le vol après le décrochage explique l’enquêteur dans le rapport.

Le BST ajoute que les vols en solo pour les élèves-pilotes sont autorisés uniquement pour pratiquer des manœuvres nécessaires à l’obtention d’un permis ou d’une licence de pilote.

«Pour veiller à la sécurité des vols d’entraînement, y compris ceux effectués en solo, les instructeurs doivent évaluer et renforcer l’adoption et l’application, par les élèves-pilotes, des pratiques liées à une bonne discipline aéronautique, rappelle le rapport. Il est essentiel que les instructeurs dirigent et surveillent activement ces vols d’entraînement en solo, ce qui toutefois peut être difficile si les élèves-pilotes se servent de leur propre aéronef et si les instructeurs effectuent la surveillance des vols à distance.»