Société

Abus sur des mineurs: le diocèse de Valleyfield offrira sa collaboration

le jeudi 28 mars 2019
Modifié à 9 h 16 min le 30 mai 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le diocèse de Valleyfield montrera patte blanche afin de recenser les dossiers de plaintes d’abus sexuels commis par des prêtres sur des mineurs depuis 1950 dans ses paroisses. La vérification externe annoncée le mercredi 27 mars par l’archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, s’étendra également au diocèse de Valleyfield, considéré comme un «diocèse suffragant» au sein de la province ecclésiastique de Montréal. L’exercice d’enquête dirigé par la juge à la retraite Anne-Marie Trahan se mettra en branle dès septembre prochain et pourrait durer de 18 à 24 mois. Il vise à déterminer le nombre et la nature d’allégations d’abus sexuels commis sur des mineurs par des membres du clergé et de son personnel, de 1950 à aujourd’hui. «On souhaite vraiment exposer nos archives, dans un esprit de transparence, quant aux dossiers de plaintes considérés comme confidentiels, indique l’évêque du diocèse de Valleyfield, Mgr Noël Simard. Il s’agit d’un exercice statistique et il n’y aura aucune divulgation de noms d’individus, comme on a pu voir aux États-Unis.» Mgr Simard signale par ailleurs qu’en plus des allégations d’abus sexuels sur des mineurs, l’enquête recensera également les plaintes d’abus de pouvoir ou de malversations financières. Un appel est également lancé aux victimes de prêtres qui n’auraient encore jamais fait état de leur agression. Un bureau sera créé à cet effet où celles-ci pourront se manifester «dans un climat d’accueil et d’écoute.» [caption id="attachment_60900" align="alignnone" width="429"] L'archevêque de Montréal, Mgr Christian Lépine, photographié aux côtés de l'évêque de Valleyfield, Mgr Noël Simard. (Photo Journal Saint-François Archives)[/caption] Mgr Simard affirme qu’il est difficile d’établir le nombre de cas qui seront recensés. «Avec ses quelque 300 000 personnes, le diocèse de Valleyfield est un diocèse de taille moyenne et on aura sans doute moins de cas que dans celui de Montréal; mais c’est l’exercice qui va nous le dire.» Est-ce suffisant ? Bien que cette «opération-vérité» manifeste une première ouverture de la part de l’Église, plusieurs observateurs estiment que l’exercice ne vas pas assez loin et réclament la tenue d’une enquête publique sur la question. L’animateur de l'émission Second regard, Alain Crevier, a déclaré à Radio-Canada que l’exercice sera le bienvenu, mais qu’il subsistera toujours des doutes quant à sa neutralité. Des victimes de prêtres déplorent aussi que l’exercice ne touche pas les congrégations religieuses.

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