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Plus qu'une maison des jeunes

le mercredi 20 octobre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 21 octobre 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Marc-André Messier et son équipe à la Maison de la jeunesse 12-17 représentent beaucoup pour les adolescents qui fréquentent le chilling spot de la rue Anderson. (Photo Journal Saint-François - E.T.)

La fréquentation de la Maison de la jeunesse  12-17 est en augmentation à Valleyfield au cours des cinq dernières années. Ce qui est positif. Mais Marc-André Messier ne travaille pas avec des statistiques. Il travaille avec des humains. Et ceux qui fréquentent l’endroit à Valleyfield sont à la bonne place pour être écoutés.

«Tu travailles au raz des pâquerettes, affirme le directeur de la MDJ 12-17. C’est de l’humain à 100 %. On les accueille sans jugement, avec leur sourire ou leur baboune. »

L’endroit, qu’il qualifie de chilling spot, propose des activités typiques de maison de jeunes. Soirées cinéma, atelier culinaire, table de billard ou d’air-hockey sont à la disposition des adolescents. 

Mais la MDJ 12-17 déroge un peu de la vocation. «On fait plus que la Maison des jeunes, prévient Marc-André Messier. Et le plus que fait la différence. La clientèle ici est plus en marge. Il y a une équipe de neuf intervenants qui jouent un rôle de grand frère ou grande sœur. Ils vont au-delà des murs et du terrain de la MDJ 12-17 parce qu’après nous, le filet de sécurité est mince. »

L’équipe s’adapte à la clientèle. Ils se tissent des liens importants qui permettent d’instaurer un climat de confiance. La carapace tombe et les jeunes sont à l’aise de discuter et de s’ouvrir. Les intervenants peuvent alors agir plus en profondeur.

Les intervenants ont ainsi accompagné des jeunes à la clinique d’avortement. Ou servi de taxi pour permettre à une autre d’occuper un emploi cet été. 

«On a de bons jeunes, assure Marc-André Messier. Au-delà de l’école, on veut rebâtir l’estime de soi ; c’est la base de tout. »

À cet effet, il salue le conseil d’administration, présidé par Steve Charland, la Ville («un fichu de bon partenaire») et le réseau communautaire qui permettent à la Maison des jeunes de mener à bien leur mission. 
Endroit sécurisant

Le skatepark a proximité amène ses avantages et ses inconvénients. Les intervenants ont appris à négocier avec cette situation et s’assurent de garder une ambiance sécurisante pour tous les visiteurs. «Le jeune qui arrive avec une caisse de 12, on va s’asseoir avec, soutient le directeur. On va vouloir le sensibiliser, chercher à comprendre pour quelles raisons il consomme. On les accompagne dans leurs expériences. »

Il raconte l’histoire d’un jeune qui a tripé fort. Mais qui a grandi dans ses choix et ses épreuves. Aujourd’hui, il est un jeune adulte responsable avec un emploi et une voiture. Quand il pense à ce jeune homme, les statistiques sont mises de côté. «Je préfère savoir qu’on a fait la différence dans la vie d’un jeune, lance-t-il. C’est ça notre rôle. Une partie de notre salaire, c’est de l’intangible. »

Il ne veut pas que l’endroit fasse peur ou soit mal perçu. Il a comme vision que plus les jeunes sont occupés, moins ils font de mauvais choix. 
 

Le dada de l’aide aux devoirs

L’aide aux devoirs est l’un des éléments sur lesquels la MDJ 12-17 met beaucoup d’emphase. La persévérance et le raccrochage scolaire sont un des moteurs de l’endroit. «Il faut que tu le vives ici pour comprendre que c’est un enjeu, explique M. Messier. Le taux de diplomation se situe à 58 % après cinq ans. On a une enseignante, Geneviève, qui vient ici et qui nous aide grandement. On a des succès de jeunes qui sont venus ici et qui, ultimement, ont étudié au réseau collégial. »

Prochainement, un projet qui implique aussi le Centre de services scolaire de la Vallée-des-Tisserands et le Cégep de Valleyfield sera mis de l’avant. Celui-ci aidera les jeunes de la 6e année au secondaire 5. 

Comme motivation, la MDJ 12-17 a développé des ateliers attrayants. Que ce soit à la piste de course ICAR, pour faire du bungee et de la tyrolienne ou une nuit en forêt. «On veut faire des citoyens actifs et responsables, assure Marc-André Messier. C’est sur du long terme. »

Le défi pour son équipe et lui est de toujours innover et d’être en avance sur les besoins des jeunes. Les besoins sont grands pour les 12-17 ans et la Maison de la jeunesse 12-17 sera toujours là pour les accompagner et intervenir.