Chronique

Le soleil revient, les factures aussi, mais au moins, c’est l’été !

le jeudi 24 juin 2021
Modifié à 0 h 00 min le 25 juin 2021
Par René Vézina

redactiongm@gravitemedia.com

(Photo Gravité Média)

Une des seules choses dont on peut être certain, c’est que l’été est arrivé. Mais pour le reste, si vous vous sentez mêlés, vous n’êtes pas les seuls.

Même les autorités de Santé publique envoient des messages confus. Vous avez reçu un premier vaccin Astra Zeneca ? Vous êtes à la veille d’une deuxième vaccination ? Vous aimeriez changer de type de vaccin ? En deux jours, on nous a envoyé des consignes contradictoires. 

Au départ, il fallait absolument continuer avec Astra Zeneca, puis le lendemain, c’était simplement suggéré, mais pas obligatoire. Et on vient d’apprendre que le Comité national d’immunisation recommande carrément de ne plus l’utiliser ! Qui plus est, les délais qui devaient être de 12 semaines entre les deux vaccins sont passés à 8.

Une chatte n’y retrouverait pas ses petits, mais ce n’est pas grave, les citoyens, eux, sont supposés s’y retrouver…
Cela étant dit, pour ce qui est de l’économie, qu’est-ce qui nous attend ?

Avec cette mise en contexte pour rappeler que les boules de cristal sont voilées, j’en risque quelques-unes pour cette dernière chronique avant la pause estivale.

La première, et la plus facile, c’est que l’inflation est à nos portes.

Le coût de la vie a augmenté et va continuer à augmenter. Le long répit dont on a pu bénéficier achève. La hausse de l’indice des prix à la consommation n’a pas atteint 3 % depuis 10 ans. Tout indique qu’il va bientôt frôler ce seuil.

En conséquence, on va devoir composer avec des taux d’intérêt qui vont grimper. À la mi-juin, les dirigeants de la Réserve fédérale américaine (l’équivalent de la Banque du Canada) ont révisé leur scénario. Les taux directeurs vont repartir vers le haut plus tôt que prévu dès 2022. Il serait étonnant que le Canada ne suive pas.

Donc, il en coûtera plus cher pour emprunter, et c’est déjà commencé. Pour les acheteurs de résidence, par exemple, ce sera embêtant. Par contre, les épargnants qui mangent leur pain noir depuis tant d’années avec ces taux d’intérêt au plancher pourront alors respirer un peu mieux.

La morale : à cet égard, mieux vaut avoir de l’argent à placer que de l’argent à emprunter.

En deuxième lieu, la pénurie de travailleurs va s’aggraver. 

Cette prévision-ci n’est pas risquée non plus. L’économie repart en grande. Bien des consommateurs sont en mode dépenses après s’être retenus durant le long confinement, mais les employés ne seront pas nécessairement faciles à réembaucher.

n le voit un peu partout, notamment dans les restaurants qui peuvent maintenant rouvrir, mais plusieurs se contentent de ne le faire qu’à partir du mercredi ou du jeudi, faute de personnel. Et ce, sans oublier tout le secteur industriel qui était déjà à court de travailleurs spécialisés. 

Troisièmement, les gouvernements vont bien finir par devoir refaire leurs finances en puisant dans nos poches. Mais comme je ne veux surtout pas gâcher votre été, je n’insisterai pas pour l’instant…
Bonnes vacances !