Agriculture
Actualités

Des parapluies à faire rougir

le vendredi 17 septembre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 17 septembre 2021
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Catherine Julien et Samuel Bourdeau ont la tête pleine d’idée pour leur projet Framboises et Parapluies. (Photo Journal Saint-François - E.T.)

Samuel Bourdeau et Catherine Julien ont fondé la ferme Framboises et Parapluies à Saint-Chrysostome. Une entreprise qui propose une culture différente des framboises et des fraises. Et qui vise à partager sa joie de vivre de la terre. 

Samuel Bourdeau représente la relève familiale dans la production de sirop et de grande culture. L’an dernier, alors qu’il séparait de l’eau d’érable, il est tombé sur une technique inusitée pour faire pousser des petits fruits. «Ça faisait 10 ans que j’y pensais lorsque je suis tombé sur la technique hors sol, explique-t-il. C’est plus dans le coin de Québec, de l’île d’Orléans qu’on voit ça. J’avais personne dans le coin pour m’aider, mais j’étais emballé par l’idée. »

Son seul contact était une femme qui a fait des recherches et valider la technique en Europe ou en Californie. La COVID a donné du temps pour tester les limites et les risques de ce mode de production souligne Catherine.
Le projet de ferme et de financement représente tout de même 50 000 $ d’investissement cette année. Le prix d’un bon pick-up souligne Samuel.
Faire fi du climat

La culture hors sol consiste à semer le fruit dans des pots remplis de substrats. Ceux-ci sont placés sous des toiles, sorte de parapluie. «Cet abri permet de contrôler l’irrigation, mais aussi de protéger les plants de la pluie ou la grêle, explique-t-il. On a fait quelques tests l’an dernier et on a 1500 plants cette année. Le but serait de doubler la production l’an prochain. »

Le 9 septembre, il était à la cinquième semaine de récolte de ses framboises. Samuel prévoyait que la cueillette de fruit allait se prolonger encore 2 ou 3 semaines dans les plants qui atteignent jusqu’à 7 pieds de hauteur.
Cette technique lui permet de faire fi du climat. Il pourrait partir ses plants aussi tôt qu’au mois de mai s’il le désirait.

Sa récolte actuelle de framboise d’été n’a pas été affectée par les variations de chaleur ni par l’absence ou l’abondance des pluies. La variété rustique qu’il fait pousser résiste à une température de – 16 °C; le défi consiste donc de bien les protéger l’hiver.

Le producteur a plus d’une corde à son arc. Sa formation de plombier et ses connaissances acéricoles l’ont aidé dans l’installation d’une tubulure pour l’irrigation. Ses années passées comme représentant maraîcher lui ont aussi permis de vendre ses fruits. Dans des supermarchés IGA du secteur ou des kiosques, aussi loin qu’à Brossard.

Un fruit délicieux
Samuel et Catherine ont mis beaucoup d’énergie dans cette technique. Celle-ci se veut exclusive dans la région. Et elle produit des fruits appréciés. «La couleur est vraiment clair, rouge, indique Catherine. Elle se conserve assez bien. Le fruit est gros mais il ne goûte pas l’eau. Les framboises sont sucrées. Elle est vraiment bonne à manger nature. »

La technique hors sol a aussi été appliquée à une production de fraise. Trois milles plants ont été plantés. Comme le fruit est suspendu, il est moins propice aux maladies.

Le couple complète le tout avec 25 variétés de citrouille et 7 de courge. Des fruits et légumes disponibles en auto-cueillette à la ferme du chemin Duncan. Certains pour manger, d’autres simplement pour décorer ou peindre. 
Si la production augmente, Framboises et Parapluies devra procéder à des embauches. Pour le moment, c’est très familial. Des gens se sont aussi présentés sur place pour un emploi. Mais la question pourrait devenir un enjeu.

Un mode de vie à découvrir

Le jeune couple embrasse le mode de vie de l’agriculture novatrice. Catherine complète bien son conjoint. Celle qui évoluait dans le domaine touristique au moment où la pandémie a sévit caresse de beaux projets à la ferme.  

«On souhaite accueillir des gens à la ferme, dit-elle. Jumeler le secteur maraîcher et le tourisme. Organiser des visites pour montrer comment ça fonctionne. Avoir quelques animaux de ferme et ajouter un espace pique-nique. On veut créer un volet éducatif. »

Les parents de jumeaux de 3 ans se complètent à merveille dans ce projet. Ils entrevoient l’avenir avec optimisme sur leur ferme. 

Les 25 et 26 septembre, Framboises et parapluies participe à la première édition du festival Terre Ferme à Godmanchester.