Économie

67 millions $ pour transformer du bois en électricité

le lundi 28 mai 2018
Modifié à 17 h 11 min le 28 mai 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Après avoir mis de l’avant un procédé de revalorisation du bois traité en 2006, les Industries JPB donnent maintenant naissance à JPB Énergies, dont l’investissement de 67 M$ annoncé le lundi 28 mai permettra de transformer ce bois usagé en électricité. L’investissement de 67 M$ verra la construction d’une nouvelle usine de cogénération d’une puissance de 9,75 mégawatts, et d’une superficie d’un terrain football, sur les terrains de JPB situés à l’angle des boulevards Des Érables et Gérard-Cadieux. Il a pu se concrétiser grâce à prêt de 20 M$ d’Investissement-Québec et une contribution de 40 M$ provenant de quatre fonds d’investissement ontariens gérés par la firme Coughlin & Associates. L’investissement verra la création d’une douzaine d’emplois et le maintien des 18 emplois actuels. Depuis 2006, les Industries JPB récupèrent des dormants de chemin de fer, poteaux de téléphone-électricité et autres résidus de bois, desquels elle est en mesure d’extraire les matières toxiques selon un procédé reconnu. Le bois ainsi nettoyé de substances toxiques pouvait être de nouveau réutilisé. [caption id="attachment_48420" align="alignnone" width="521"] Le chantier amorcé récemment doit s’échelonner sur une période de 18 mois et engendrer des retombées de 35 à 40 M$. (Photo Journal Saint-François Pierre Langevin)[/caption] L’usine de cogénération JPB Énergies annoncée lundi en présence de nombreux dignitaires permettra de revaloriser cette biomasse par un système de combustion et de filtration approuvé par le ministère de l’Environnement. L’énergie électrique produite par ce procédé sera ensuite vendue à Hydro-Québec, en vertu d’une entente de 25 ans, à raison de 78 000 mw d’électricité par année, soit l’équivalent de 5000 maisons unifamiliales, a expliqué le président de l’entreprise, Pascal Dupuis. « Nous consommons du bois pour produire de la vapeur, celle-ci sert à faire tourner une turbine, qui elle fait tourner un alternateur, qui lui produit de l’électricité qui est par la suite acheminée sur le réseau d’Hydro-Québec. » Celui-ci a ajouté qu’une partie de la vapeur produite sera aussi utilisée par l’usine CEZinc dans ses opérations. Une conduite reliera les deux entités. Chez CEZinc, le directeur finance et administration, Sylvain Lirette, indique que cette vapeur viendra combler la moitié de la vapeur que doit produire l’affinerie à partir de gaz naturel, et ce, à moindre coût. « C’est une association gagnant-gagnant », dit-il. JPB Énergies profite ainsi du programme d’achat d’électricité provenant des centrales de cogénération à base de biomasse forestière résiduelle de 50 mw et moins, adopté par le gouvernement du Québec. Du même coup, l’entreprise devient son propre client en consommant 90% du bois traité par les Industries JPB. Retombées pour la région Cette usine, dont la construction a débuté au cours des derniers jours, devrait être complétée d’ici 18 mois, soit vers la fin de 2019. Soulignant la vision de l’entrepreneur Pascal Dupuis, le ministre délégué aux PME, Stéphane Billette, s’est réjoui que cette construction engendrera des retombées de 35 à 40 M$ pour les entreprises de la région. Le maire de Salaberry-de-Valleyfield, Miguel Lemieux, a pour sa part souligné la complémentarité des entreprises du parc industriel. Il a dit croire que l’électricité produite par JPB Énergies puisse devenir un atout pour y attirer de nouvelles entreprises. JPB Énergies en chiffres -Investissement de 67 M$ -Création de 10 à 12 emplois -Retombées locales de 35-40 M$ en construction (3 à 4 M$ annuellement) -Puissance de la centrale : 9,75 mégawatts -Contrat avec Hydro-Québec : 25 ans -Consommation annuelle de bois : 80 000 tonnes métriques