Société

Julie Bergevin, une vision d’affaires à Moisson Sud-Ouest

le mercredi 20 décembre 2017
Modifié à 10 h 11 min le 20 décembre 2017
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

En poste depuis septembre 2016 à la direction générale de la banque alimentaire Moisson Sud-Ouest, Julie Bergevin a su s’entourer d’une équipe solide pour faire en sorte que l’organisme puisse assumer pleinement son rôle dans les trois MRC du Suroît. Décembre représente le mois le plus occupé de l’année pour la directrice de Moisson Sud-Ouest. D’une part, elle doit voir à la coordination de la Grande collecte de la Banque alimentaire du Québec dans la région, pour recueillir à chaque semaine les denrées dans une centaine de points de service, entreprises, écoles et organismes de son territoire. La directrice voit également à l’organisation et au bon déroulement de la Grande Guignolée des médias qui, jusqu’à présent cette année, a dépassé son objectif de 100 000 $. C’est sans compter que Moisson Sud-Ouest traite également les denrées recueillies lors de la Guignolée des paroisses (plus de 16 000 kg l’an dernier). En entrevue, Julie Bergevin en profite pour rappeler l’objectif de l’organisme d’assurer son mandat, non seulement durant la période des Fêtes, mais durant l’année durant. «Bien que la coutume des paniers de Noël aient été ancrée dans notre culture depuis toujours, on doit assurer l’aide alimentaire à l’année longue auprès des 65 organismes qu’on dessert dans les trois MRC», dit-elle. C’est en ce sens qu’elle préconise une plus grande culture entrepreneuriale au sein de la banque alimentaire du Suroît, avec l’appui des membres du conseil d’administration. «Ce n’est pas parce qu’on évolue dans le milieu communautaire qu’on ne peut pas fonctionner comme une entreprise, selon elle. Ce que je favorise, c’est de mettre nos budgets et nos énergies aux bons endroits afin que nos gestes aient une plus grande portée dans la communauté.» Moisson Sud-Ouest travaille ainsi à développer divers partenariats dans la région. Depuis avril 2016, l’organisme assure la gestion de l’Écocentre de Salaberry-de-Valleyfield, activité qui génère 30% de ses revenus annuels. Des projets pilotes avec la Popote roulante de Valleyfield et la Coop Racines de Huntingdon permettent aussi de reconditionner des fruits et légumes destinés au compostage. C’est sans compter les multiples activités organisées durant l’année par des clubs et organismes de la région, au bénéfice de Moisson. Issue d’une famille de commerçants, d’où elle puise cette fibre entrepreneuriale, Julie Bergevin a pourtant mené sa carrière dans le milieu communautaire. Dès l’âge de 16 ans, elle s’occupait d’animation dans les parcs. Elle a plus tard vu à la direction de la Maison de la Jeunesse durant 10 ans, puis une autre décennie au PRAQ. Aussi, les volets de réinsertion sociale mis en place au sein de Moisson Sud-Ouest et de l’Écocentre lui tiennent à cœur. «J’en constate les avantages autant chez les jeunes que chez les gens plus âgés. En établissant ave eux des liens de confiance, ils arrivent à se sentir utiles et constatent qu’ils contribuent à quelque chose. L’impact est flagrant», confie Mme Bergevin. La gestion assurée par celle-ci a permis à Moisson Sud-Ouest de dégager un surplus budgétaire de quelque 100 000 $ l’an dernier, après des années de déficits. C’est avec de telles mesures qu’elle souhaite assurer la présence, l’efficacité et la pérennité de la banque alimentaire et contribuer à la sécurité alimentaire des populations démunies de la région.