Justice

130 km/h dans une zone de 50, Philip Hargrave subit son procès

le mercredi 14 février 2018
Modifié à 11 h 09 min le 14 février 2018
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Le procès de Philip Hargrave, conducteur présumément responsable de l’accident qui s’est produit à l’angle des routes 340 et 201 à Saint-Clet, le 26 septembre 2015, est prévu sur cinq jours cette semaine, au palais de justice de Valleyfield. Plusieurs personnes se sont données comme mission d’assister au procès de l’homme accusé de conduite dangereuse ayant causé des lésions, de négligence criminelle ayant causé des lésions et de conduite avec les facultés affaiblies. C’est d’ailleurs le cas de la famille de Kevin Gratton, un jeune homme qui a été gravement blessé lors de la collision. De nombreux témoins ont défilé devant la juge Marie-Chantal Doucet lors de la deuxième journée de la procédure. Un homme qui circulait sur la route 201 moins de deux minutes avant l’impact est venu dire au tribunal qu’il avait été doublé par une voiture de marque Honda Civic qui roulait selon son estimation à plus de 160 km/h. «On aurait dit un pilote de course tellement l’auto allait vite, mentionne le témoin. Moins de deux minutes après, j’ai constaté que la voiture qui m’avait doublé était impliquée dans un accident à l’intersection principale de Saint-Clet.» Une conductrice qui était à l’intersection à faire son arrêt obligatoire a été un témoin visuel de la collision. Elle a expliqué à la juge Doucet que sa fille qui était passagère n’oubliera jamais cette soirée. «J’ai entendu un gros bruit et une voiture passer à grande vitesse, confirme la dame. Ça s’est passé tellement vite que je ne peux pas dire si c’était un camion ou une voiture. Après, il y a eu un autre bruit et j’ai vu une voiture bleue en mille morceaux.» [caption id="attachment_44253" align="alignleft" width="521"] Placé à l’unité de soins de longue durés du CHSLD Dr-Aimé Leduc, Kevin Gratton a subi des blessures graves lors de l’accident. Le jeune homme demeure dans un état végétatif.[/caption] La reconstitutionniste de la Sûreté du Québec, Julie Landry, reconnue expert en collisions à une quinzaine de reprises par le tribunal, est venue à la barre pour indiquer que l’accident s’est produit dans une zone où la vitesse est de 50 km/h et que la signalisation et l’éclairage étaient adéquats au moment de la tragédie. «Selon les éléments de preuve et des calculs, je peux affirmer que lors du premier impact, la voiture de l’accusé circulait minimalement à 130 km/h. Par la suite, lors du second impact, avec la voiture bleue, la vitesse minimale était de 100 km/h.» Philip Hardgrave était parvenu à retrouver sa liberté à la suite de son enquête caution. Toutefois, le 6 février dernier, il a été arrêté à Montréal pour des accusations de possession non autorisée d’armes prohibées ou à autorisation restreinte, d’agression armée et de bris d’engagement.