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VIDÉOS - La crise du logement est un problème de santé, clament des manifestants

le vendredi 27 janvier 2023
Modifié à 13 h 34 min le 25 janvier 2023
Par Audrey Leduc-Brodeur

aleduc-brodeur@gravitemedia.com

Les manifestants se sont donné rendez-vous à La Prairie. (Photo: Le Reflet - Audrey Leduc-Brodeur)

Des dizaines de manifestants ont réclamé davantage de logements sociaux et le déblocage de projets en attente, le 24 janvier. Pour imager les «répercussions physiques et mentales» de la crise du logement sur les locataires, ils se sont donné rendez-vous devant le bureau du ministre de la Santé, Christian Dubé, à La Prairie.

 

 

Des représentants des Comités logement Rive-Sud et Beauharnois, ainsi que du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont brandi des pancartes et entonné des slogans, avant de rencontrer l’attachée politique du député provincial de La Prairie dans l’immeuble du boul. Taschereau.

«On lui a rappelé les engagements pris par François Legault lors de la campagne électorale en 2018, notamment de mener à terme les 15 000 logements sociaux déjà annoncés auparavant. Aujourd’hui, 6 000 d’entre eux ne sont toujours pas sortis de terre. On nous a promis que nos revendications seraient transmises à Christian Dubé», fait savoir Marie-Josée Corriveau, coordonnatrice du FRAPRU.

Selon le Comité logement Rive-Sud, la construction de 2 000, 400 et 350 logements sociaux est nécessaire «immédiatement» dans l’agglomération de Longueuil, la MRC de Roussillon et la région de Beauharnois, respectivement. Ce, pour vider les listes d’attente seulement, précise Caroline Vohl, organisatrice communautaire. C’est sans compter ceux qui sont logés, mais dans des conditions précaires, ajoute-t-elle.

«Ils sont présentement dans des situations d’instabilité résidentielle, ils doivent déménager, payer des logements trop chers ou vivre dans des logements insalubres, décrit-elle. Les gens nous appellent pour nous dire qu’il y a des punaises, des coquerelles ou de la moisissure chez eux. Ils se retrouvent en détresse psychologique ou avec des problèmes de santé physique, comme le stress. Cela doit être reconnu par le ministre de la Santé.»

 

 

AccèsLogis

Pour combler les besoins recensés par les comités, le programme AccèsLogis doit être bonifié, croient les intervenants. Ce dernier finance les projets de logements sociaux déjà sur la table. Les nouveaux doivent quant à eux se tourner vers le Programme d’habitation abordable Québec «qui ne fait pas du tout le travail», d’après Mme Vohl.

«Il ouvre la porte au privé. Selon nous, c’est le logement social qui peut répondre à ce besoin en permettant à des gens de se loger à 25% de leur revenu. Puis, ils pourront payer leur épicerie qui augmente, l’essence, les fournitures scolaires et vêtements pour les enfants, etc.», fait-elle remarquer.

À Beauharnois, l’Office municipale d’habitation a fait l’acquisition de terrains pour construire des logements sociaux, par le biais du programme AccèsLogis.

«Mais faute de financement, le projet n’aboutit pas», déplore Annick Frappier, coordonnatrice du Comité logement Beauharnois.

Les demandes affluent, alors que la municipalité de 13 000 habitants connaît un essor économique fulgurant, souligne Mme Frappier.

«Beauharnois vit un boom immobilier important. Dans les trois dernières années, le développement s’est effectué à la vitesse grand V et ça met beaucoup de pression sur le marché locatif», estime-t-elle.

 

 

«Certains locataires doivent débourser 50% de leur salaire pour se loger, ce qui est un non-sens.» -Marie-Josée Corriveau, FRAPRU