Économie

Valleyfield serait davantage propice à accueillir Google

le vendredi 22 novembre 2019
Modifié à 15 h 55 min le 22 novembre 2019
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Le maire de Salaberry-de-Valleyfield, Miguel Lemieux, estime que les terrains de la société Valdev, boulevard Gérard-Cadieux, correspondent aux exigences du projet de centre de serveurs informatiques du géant Google. C’est pourquoi le maire s’est dit surpris de voir que les terrains de Valdev n’aient pas été pris en considération par Hydro-Québec, dans sa grille d’analyse comportant 14 sites susceptibles d’accueillir ce projet (surnommé «projet Soleil») estimé à 500 M$. Le site retenu, un terrain de 94 hectares situé à Beauharnois appartient à Hydro-Québec. Situé en zone agricole, il doit faire l’objet d’un dézonage, procédure que Québec a retirée des mains de la CPTAQ par voie de décret, après que la Commission ait rendu un premier avis défavorable en décembre 2018, peut-on lire dans La Presse. Ce décret a d’ailleurs suscité de fortes réactions de la part des producteurs agricoles et des partis de l’Opposition à Québec. Questionné sur ce dossier à l’Assemblée nationale, le premier ministre François Legault a déclaré « C’est sûr que si demain matin on était capables de mettre la future usine sur un terrain qui n’est pas zoné agricole, bien, on l’aurait fait depuis longtemps. » [caption id="attachment_74864" align="alignnone" width="444"] Les terrains agricoles soumis à une demande de dézonage sont situés près de ceux d’IKEA à Beauharnois. (Photo googlemap)[/caption] Selon ce que le porte-parole d’Hydro-Québec, Cendrix Bouchard, a fait savoir à La Presse, le terrain de Valdev a été écarté dès le départ car il n’est pas adéquat, et cela, pour plusieurs raisons. On évoque entre autres la dénivellation prononcée de ces terrains, la présence d’industries lourdes dont les émanations auraient des impacts négatifs sur les serveurs et les coûts du raccordement électrique. Pourtant, le maire Lemieux fait savoir que ces coûts de raccordement seraient entièrement assumés par Valdev. Pour ce qui est de la présence d’industries lourdes, il rappelle que TGOD (serres de cannabis biologique) et Solargise (panneaux solaires) ont toutes deux fait faire des analyses atmosphériques qui démontrent que la présence de CEZinc ne cause aucun problème. « On a vu quelles étaient les exigences demandées par le promoteur du projet et notre terrain convient parfaitement, a assuré le maire lorsqu’interrogé par le Saint-François. Les 4 raisons évoquées (par Hydro-Québec) sont inexactes », dit-il. M. Lemieux note également que l’entreprise de serveurs OVH à Beauharnois, est située dans le même édifice qu’Alcan et que cela ne semble pas causer problème.

Capacité portante

Une autre inconnue qui ressort du choix d’Hydro-Québec est celle en lien avec la capacité portante des terrains en question. La faible capacité portante constatée dans ce secteur est l’un des facteurs qui avaient mené à l’abandon d’un projet mis de l’avant à cet endroit par les Serres Lefort, confirme François Vincent, président du Syndicat de l’UPA de Beauharnois-Salaberry. « S’il n’y avait pas suffisamment de portance pour des serres agricoles, je vois mal comment ça conviendrait pour des centaines de serveurs informatiques », dit-il. D’ailleurs, certaines sources nous indiquent que cette problématique aurait aussi été observée dans la construction du nouveau centre de distribution IKEA. D’où les nombreux questionnements quant aux terrains retenus pour accueillir ce projet d’envergure. Quelles raisons incitent Hydro-Québec à orienter l’implantation de ce projet énergivore sur un site qui apparaît plus ou moins propice, sinon la proximité de ses installations ?