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Valleyfield : capitale québécoise du théâtre

le vendredi 19 avril 2019
Modifié à 9 h 56 min le 19 avril 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Ce qui s’était amorcé comme une simple invitation de politesse lancée à une troupe de théâtre de l’extérieur, est devenu 23 ans plus tard, les imposantes Fêtes internationales du Théâtre au Cégep de Valleyfield.   « Ils disent que je suis le fondateur, mais c’est beaucoup plus un travail d’équipe. Notre troupe de théâtre était régulièrement invitée à l’étranger en 1994 afin de prendre part à des activités théâtrales. À un moment donné, nous avons décidé de renvoyer l’ascenseur et nous avons commencé en invitant une seule troupe. Puis nous nous sommes dit que ce ne serait pas plus compliqué d’en inviter cinq ou six. Ce qui fait qu’en 1997, c’était notre première. Aujourd’hui, nous célébrons la 23e édition », divulgue humblement Jean-Marc Larue qui était enseignant au Collège à l’époque. Il aime bien que le volet international prenne de plus en plus de place. Ça permet aux gens de voir du théâtre émanant de partout. « Les gens vivent l’expérience. Il y a les ateliers de formations qui permettent aux étudiants, mais aussi au public de participer pleinement pendant le Festival », clame celui qui est maintenant professeur à l’Université de Montréal. « Là-bas, nous ne pourrions faire ça. Un Festival de cette ampleur. Il y a une trop grande sollicitation par les troupes professionnelles. Ici, il y a une sensibilité théâtrale exceptionnelle. Nous avons beaucoup de talent, sans compter l’appui du milieu, du Collège, de la Ville », dévoile Jean-Marc Larue. Il vante du même coup les infrastructures exceptionnelles. « Ici, à trois minutes de marche, tu as trois salles de calibre professionnel. C’est presque unique ce genre de disposition. Ça n’existe pas dans beaucoup d’endroits. »

Une expérience et de l’apprentissage

Pour les acteurs, qui prennent part aux Fêtes internationales du Théâtre, le tremplin est merveilleux. Pour les étudiants du Collège de Valleyfield, il est primordial. « Les étudiants et étudiantes font partie année après année du succès de l’événement. Nous apprenons aux jeunes un métier. Il y a plein de professionnels du domaine artistique qui l’ont appris ici. Et c’est grâce à eux que le Festival a du succès depuis 23 ans », prétend Émilie Fortier, coordonnatrice. Julie Duranleau, conseillère à la vie étudiante, secteur socioculturel du Collège, abonde. « Les étudiants sont en apprentissage sur la gestion d’évènements. Ils s’occupent de la logistique, de l’accueil, de l’hébergement, du transport. Nous leur montrons à créer l’évènement de toutes pièces », explique-t-elle, fière de voir déferler sur la Ville des troupes de l’étranger qui se sentent accueillies comme s’ils étaient chez eux. Cette année, des artistes des États-Unis, de la Slovénie, de la Belgique, de la France et de l’Algérie, entre autres, ont pris part au succès. « Oui c’est un succès. Depuis 1996, nous avons accueilli 4000 festivaliers, 50 000 spectateurs, 1200 bénévoles et 300 familles hôtesses de 21 pays qui nous ont envoyé des troupes étrangères », s’enorgueillit celle qui est membre du comité organisateur.

Un succès qui rejailli

De nombreux artistes sont passés par Valleyfield au fil des ans et le succès rejailli sur la Ville, ce qui fait le plaisir du maire Miguel Lemieux. « C’est la seule place ou nous avons créé ce genre d’institution. C’est une fierté. Et pour plusieurs, c’est une première présence au Québec. Et c’est bien, parce que c’est la plus belle ville de la province. Un endroit qui est de moins en moins le secret le mieux gardé », a rigolé le premier citoyen en accueillant les artistes étrangers. [caption id="attachment_61819" align="alignnone" width="521"] Chatroom a été accueilli de belle manière par les spectateurs réunis au Café chez Rose dans le cadre de la 23e édition des Fêtes internationales du Théâtre au Cégep de Valleyfield.[/caption] Enfin, la réception de jeudi se voulaitle préambule de la présentation de deux œuvres dans la même soirée. Chatroom, une pièce d’Edna Walsh a été offerte par la troupe de théâtre du Cégep de Valleyfield. L’assistance a été médusée par l’interprétation des jeunes artistes au Café chez Rose. Plus tard, Maus, jouée par The Theater School de la Slovénie, a attiré un bon nombre d’amateurs à la Salle Albert-Dumouchel.