Économie
COVID-19

Une opportunité pour les vignobles de Soulanges de faire connaître leurs produits

le mercredi 20 mai 2020
Modifié à 12 h 26 min le 20 mai 2020
Par Eric Tremblay

etremblay@gravitemedia.com

Nul n'est Bacchus en son pays. Toutefois, la crise qui frappe le Québec aura permis aux vignobles de Soulanges de gagner des adeptes dans leur région. «C'est jamais un bon moment une crise pour une jeune entreprise comme la nôtre, mais on s'en sort assez bien avec l'achat local, mentionne Benoît Pilon  du vignoble Le Bourg Les Cèdres. On voit qu'il y a un engouement. » Depuis quelques années les Québécois ont un engouement pour les vins de la province. Mais avec les déplacement inter-régionaux limités, les gens découvrent aussi qu'ils n'ont pas à aller dans les Cantons-de-l'Est ou Charlevoix pour boire de bons produits de chez nous. «Les gens nous découvrent, dit-il. Ils restent dans la région pour goûter ce qui se fait ici. » [caption id="attachment_39455" align="alignright" width="300"] Benoît Pilon du vignoble Le Bourg Les Cèdres a ajouté la vente par téléphone pour aider la jeune entreprise durant la crise.[/caption] Le vignoble s'est ajusté à la réalité commerciale en temps de crise. La vente au téléphone a été ajoutée à la vente sur le web, déjà en place mais qui a pris de l'ampleur. L'achat local vient compenser pour la perte des revenus engendrée par l'arrêt des activités estivales. Les salons, les événements et les festivals représentaient une vitrine incroyable pour les vins du Bourg Les Cèdres. Au Vignoble de Pomone, les travaux allaient bon train. On y complétait la taille des 40 000 vignes. Parmi les 10 plus gros vignobles au Québec, il envisage ajouter 13 500 vignes cet été à sa production installée à Coteau-du-Lac. «En 2019, on a eu 4 kilos de raisons par plants ce qui devrait nous permettre de sortir entre 26  000 et 27 000 bouteilles, laisse entendre Sylvie Bissonnette. On va embouteiller bientôt pour [caption id="attachment_82421" align="alignleft" width="444"] Les vins natures et oranges du Vignoble de Pomone ont gagné de nombreux adeptes.[/caption] une vente vers l'automne. » Mais il y a déjà eu une razzia pour ses vins oranges et natures. «On a tout vendu ce qu'on avait de vin orange en 7 jours, dit-elle. La cuvée orange est attendue; c'est la folie. » L'entreprise fait du vin depuis 2015 seulement.  Mme Bissonnette affirme que 10 ans sont nécessaire en viticulture pour toucher à la rentabilité. Nul doute que la crise actuelle arrive aussi à un mauvais moment pour lui. Les vins du Vignoble de Pomone ont réussi à s'insérer sur la carte de plusieurs bonnes tables au Québec. Un marché fermé depuis plusieurs semaines et dont on ne sait pas quand il va rouvrir. Cependant, les vins s'écoulent de plusieurs entreprises spécialisées en bières et vins Peu d'impacts de la température Si certaines productions ont pu être impactées par le long printemps, ce n'est pas le cas des vignes. Alors que le risque de gel au sol était toujours présent, les bourgeons n'avaient pas encore éclos. Et ceux-ci peuvent résister des températures aussi basses que -2 ou -3 °C. «Nous sommes installés sur le bord du fleuve, si bien qu'on a juste eu un petit gel», confirme Benoît Pilon . Sylvie Bissonnette  a même indiqué que le froid avait aidé le froid. «Les plants n'ont pas débourré donc les bourgeons n'ont pas éclos, a-t-elle expliqué. Selon les cépages, ont doit suivre la température, mais il n'y a pas eu de perte de production. » Chaque printemps, des petits feux sont allumés, en collaboration avec les pompiers. Une technique utilisée par un producteur de Valleyfield. Mais les vents ont empêché ce procédé en 2020 au vignoble coteaulacois.