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Une nouvelle vie au Cambodge pour Julie Langlois

le jeudi 17 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 17 mars 2016
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Depuis son enfance à Salaberry-de-Valleyfield, Julie Langlois rêvait d'aller vivre un jour sous les Tropiques. Un rêve qu'elle a réalisé en 2009, alors qu'elle et sa famille ont tout abandonné pour aller vivre… au Cambodge.

Pourquoi au Cambodge ? Paradoxalement, c'est pour aller vivre au pays où son conjoint a grandi, conjoint dont elle a fait la rencontre ici même au Collège de Valleyfield. Ils sont ensemble depuis maintenant 30 ans avec trois grands enfants, maintenant âgés de 25, 24 et 22 ans.

«Nous avons vendu tout ce qu'on possédait (nous vivions à Laval) et nous sommes partis, mes enfants et moi n'étant jamais venus au pays. Nous avions envie de changer de vie, et de permettre aux enfants de voir autre chose. On a parfois des certitudes dans la vie, et celle-là s'est avérée juste; j'ai adoré le pays dès notre arrivée, malgré toute une période d'adaptation à laquelle on a dû faire face...»

Cette aventure a néanmoins nécessité une solide préparation d'un an, tant au niveau matériel (vendre la maison, etc.) que psychologique. «Beaucoup d'énergie, des deuils à faire avec les parents et les amis qu'on verra plus rarement, mais l'aventure valait la peine. De savoir qu'on va quitter sa vie, ses habitudes, sa zone de confort est très stimulant.»

Choc culturel

Établie dans la ville de Phnom Penh, Julie Langlois explique que changer ainsi de vie en allant vivre aux Antipodes est presqu'un luxe et implique une grande force d'adaptation. «On apprend à se détacher du matériel et on relativise tout ce qui nous arrive. Faut être prêt à accepter l'imprévu. On a appris la langue, on arrive à se faire comprendre et on mime les choses que l'on ne sait pas dire. La peur du ridicule n'existe plus. Mes 3 enfants ont énormément grandi dans toute cette expérience et sont très reconnaissants de cette nouvelle vie qu'on leur offre.»

Ce qui l'a frappée le plus dans son nouveau pays ? La gentillesse et le sourire  des habitants, qui sont très curieux face aux étrangers.

Mais le plus gros choc se vit au niveau de la circulation. «Pas trop de code de la route, pas trop de civisme au volant; c'est chacun pour soi. Rolls Royce et charrettes tirées par les vaches se côtoient à l'occasion....Sinon, motos, touk-touk, cyclos et voitures essaient d'arriver à bon port, sans trop de casse....Comme les gens roulent parfois en sens inverse, à 6 sur une moto, faut avoir les yeux tout le tour de la tête.»

Vive l'Internet

Dans cette vie à des milliers de kilomètres de la famille, il va sans dire qu'Internet devient un outil de première importance afin de maintenir le contact, même avec 12 heures de décalage.

«Je filme beaucoup et je leur envoie des montages vidéo via Youtube. Je peux alors partager avec eux tout ce que je vis», raconte la Campivallensienne qui a déjà travaillé sur plusieurs plateaux de télé à Montréal avant de s'expatrier.

D'ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière, sa mère, Lucie Théorêt, de même que son frère Martin et sa nièce Maude étaient en vacances chez elle. En raison de sa santé son père Raoul n'a pu s'y rendre mais garde le contact grâce au logiciel Skype.

Julie Langlois compte rester au Cambodge encore longtemps, mais revient au Québec à tous les deux ans. «La période de Noël et la neige me manquent parfois mais comme j'adore la chaleur, je ne peux pas trop me plaindre. Faut savoir faire des concessions...»