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Une autre prise pour le doyen des chasseurs

le mardi 03 décembre 2019
Modifié à 16 h 39 min le 03 décembre 2019
Par Denis Bourbonnais

dbourbonnais@gravitemedia.com

CHASSE. Réal Allen ne mange pas de viande sauvage parce qu’il n’aime pas le goût. L’homme âgé de 88 ans, natif d’Ormstown, compare le steak de chevreuil à du foie, ce qui ne l’empêche pas de pratiquer la chasse sportive depuis son adolescence. Le résident de Franklin dans le secteur Saint-Antoine Abbé est sûrement le doyen des chasseurs dans la région et encore cette année, il a préparé le terrain un mois avant l’ouverture de la chasse au chevreuil. La propriété où il installait habituellement sa cache de protection a été vendue, de sorte que l’octogénaire a loué un espace à Saint-Louis-de-Gonzague pour y déposer des carottes et des pommes afin de créer une habitude chez une proie potentielle. Le jour du coup d’envoi de la chasse, M. Allen a déposé de l’urine de femelle en chaleur au même endroit et le «call» a suivi. A-t-il frappé? «Ça pris 1h30 et j’avais mon chevreuil, un mâle 6 pointes de 126 livres (57 kg)», de raconter celui qui chasse le cerf de Virginie depuis son adolescence et qui a également chassé le lièvre dans sa jeunesse. «Idéalement, il faut chasser la première fin de semaine car le chevreuil n’est pas nerveux. Quand il entend des coups de fusil, la bête est plus difficile à traquer», décrit, avec les yeux brillants témoignant de sa passion pour la chasse, l’homme qui a célébré son 88e anniversaire de naissance le 29 novembre. Même si les cervidés sont moins nombreux dans la région depuis quelques années, Réal Allen réussit sa prise annuelle et chaque automne, il confie la bête aux spécialistes de la Boucherie Mario. «Je suis ici depuis 41 ans et nous avons la visite de M. Allen chaque année. C’est devenu un bon ami et je le considère pratiquement comme mon grand-père», évoque Sylvain Villeneuve. [caption id="attachment_75493" align="alignnone" width="444"] Les yeux de l’octogénaire natif d’Ormstown deviennent pétillants quand il parle de chasse et de pêche. (Photo: Pierre Langevin)[/caption] Réal Allen attribue en partie son affection pour la chasse à son grand-père qui était trappeur et amant de la nature. «Je chasse pour le plaisir que ça me procure. Je donne la viande à des amis», de signifier le retraité du domaine de la construction depuis l’âge de 63 ans. «J’ai toujours travaillé dehors dans le bois et l’asphalte par la suite.» La chasse et la pêche occupent une place importante dans les activités de M. Allen, d’autant plus qu’il a subi la perte de trois êtres chers au cours des deux dernières années. Ses deux filles ont succombé à un cancer à 51 ans et 52 ans respectivement alors sa conjointe est décédée le 27 août dernier à l’âge de 80 ans. «Auparavant, j’allais à l’orignal dans la région de Pontiac. Maintenant, je ne vais plus dans les régions éloignées pour chasser et pêcher. J’aime la pêche blanche sur la baie Saint-François. Je pêche la perchaude et le doré aussi pendant les autres saisons à des endroits que le préfère garder pour moi», de dire Réal Allen avec un sourire en coin. [caption id="attachment_75494" align="alignnone" width="444"] Les stratégies de chasse et de pêche utilisées par M. Allen portent fruit. (Photo: Pierre Langevin).[/caption] [caption id="attachment_75495" align="alignnone" width="444"] Chassant le chevreuil depuis près de 75 ans, Réal Allen fait cadeau de la viande à ses amis. (Photo: Pierre Langevin).[/caption] [caption id="attachment_75496" align="alignnone" width="444"] Le sourire de M. Allen vient seul quand c'est le temps de la chasse au chevreuil. (Photo: Pierre Langevin)[/caption]