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Économie

Un décret ouvre la porte à d’importants investissements à Coteau-du-Lac

le vendredi 07 juillet 2017
Modifié à 0 h 00 min le 07 juillet 2017
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

D’importants investissements sont appelés à se concrétiser dans les prochaines années dans le parc industriel Alta, de Coteau-du-Lac. Un décret adopté le 7 juin par le gouvernement du Québec permettra le dézonage de 165 hectares de terres agricoles.

Québec décide ainsi, pour des raisons de développement économique et de création d’emplois, de soustraire à la compétence de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) la demande de dézonage déposée par la Ville de Coteau-du-Lac. Selon la députée de Soulanges, Lucie Charlebois, diverses étapes restent à franchir pour que le feu vert devienne officiel, ce qui ne saurait tarder toutefois.

Le gouvernement met ainsi un terme à une longue saga juridique par laquelle la CPTAQ avait déjà autorisé le dézonage de 55 hectares de terres agricoles du parc industriel.

Ce dézonage ouvre maintenant la porte à la volonté d’agrandissement du centre de distribution de Canadian Tire pour lequel l’entreprise dispose d’une option sur un terrain voisin. Cela pourrait représenter un investissement de quelque 300 M$.

C’est sans compter le potentiel d’implantation d’autres centres de distribution; déjà que les délais dans le dézonage de terres agricoles à Coteau-du-Lac a incité plusieurs entreprises à s’implanter à Cornwall. Le site Alta dispose de nombreux avantages compétitifs, en raison de sa position géographique et de la proximité des réseaux routiers et ferroviaires.

Point de vue agricole

La CPTAQ disposait d’un délai de 10 jours pour donner son avis sur ce décret gouvernemental chapeauté par le ministère de l’Économie, de la Science et de l’Innovation.

Dans cet avis déposé le 22 juin, la Commission réitère sa position à l’effet « que la demande de la Ville de Coteau-du-Lac doit faire l’objet d’un avis partiellement favorable, sur une superficie de 55 hectares… La Commission estime qu’elle irait à l’encontre de sa mission qui vise la protection et la pérennité du territoire et des activités agricoles si elle allait au-delà des 55 hectares qu’elle avait accordés en 2009 pour l’agrandissement de CTC.»

L’instance agricole estime que cela signifierait la perte d'une ressource rare et non renouvelable, la perte de sols d'une qualité supérieure à celle constatée généralement au Québec et la création d'une brèche importante dans ce milieu agricole actif et homogène.

Pour le président de l’UPA de Vaudreuil-Soulanges, Louis-Marie Leduc, ce dézonage est «regrettable», car il ajoute de la pression sur les terres agricoles qui sont de moins en moins disponibles dans la région. «Ce sont les agriculteurs qui en paient le prix», dit-il.