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Un cycliste reçoit une contravention pour avoir roulé dans la rue

le dimanche 24 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 24 mai 2015
Par Steve Sauvé

ssauve@gravitemedia.com

Après plus de 30 ans à ramasser des canettes vides en sillonnant la route 236 à vélo, voilà que Jean-Denis Barbeau vient de se voir remettre une contravention de 42 $ parce qu’il ne circulait pas à l’extrême droite de la chaussée, le lundi 18 mai.

Les résidents des municipalités de Saint-Étienne-de-Beauharnois et de Saint-Louis-de-Gonzague connaissent bien M. Barbeau. Indignée par cet événement, Julie Montpetit compte bien médiatiser la situation afin qu’il ne se reproduise pas.

«Pourquoi le policier n’a pas juste réfléchi et lui donné un avertissement, dit-elle. En lui parlant, il s’est bien rendu compte que Jean-Denis est différent et que son monde, sa vie est de faire le trajet Beauharnois-Saint-Louis-de-Gonzague chaque jour afin de ramasser des canettes dans le fossé. Nous savons tous qu’il zigzague et qu'il peut être dangereux, mais on est en campagne alors nous ralentissons. C’est un habitué de nos routes», souligne la dame en précisant qu’elle aidera l’homme de 73 ans à payer son billet d’infraction.

Toujours selon Mme Montpetit, Jean-Denis Barbeau ramasse des canettes pour gagner sa vie. L’homme quitterait son logement dès 6 h le matin, été comme hiver, pour vaquer à sa tâche.  

«Souvent on le voit même marcher à côté de son vélo pour faire plusieurs kilomètres. Les gens laissent parfois des canettes volontairement dans le fossé pour encourager Jean-Denis. Le policier a manqué de discernement. En plus, comment aurait-il pu rouler dans un accotement en roche avec son vieux vélo et son chariot ?», se questionne la dame. 

Mis au courant de l’affaire, Yves Daoust, préfet de la MRC de Beauharnois-Salaberry et maire de Saint-Louis-de-Gonzague va dans la même règle de pensée que Mme Montpetit. «Le policier aurait pu l’avertir simplement, mais, d’un autre côté, M. Barbeau est chanceux de ne pas s’être fait donner d’amende avant cela. Il circule souvent dans les voies des véhicules.»

Yves Daoust fait savoir que cette situation ne serait pas arrivée si le ministère des Transports (MTQ) avait asphalté l’accotement. «Il y a une partie que le MTQ refuse de faire en disant que si on le désire, nous n’avons qu’à payer pour la faire asphalter. Cela nous coûterait 100 000 $. On souhaite un réseau cyclable, mais  le ministère préfère mettre de la roche. J’ai demandé au MTQ de revoir sa position il y a trois semaines. Nous sommes en attente depuis», raconte M. Daoust.