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Un cri du cœur qui a produit la moitié des résultats espérés

le mardi 19 mai 2015
Modifié à 0 h 00 min le 19 mai 2015

Murielle Léger et Gabriel de Repentigny sont amers à la suite de la décision de la Société du vieux canal de Beauharnois d’abolir leurs postes respectifs.

Murielle était gérante de la terrasse depuis 4 ans après avoir été tenante de bar pendant autant d’années. Gabriel a fait ses débuts comme pontier en 2012 et il a été promu au poste de responsable des opérations maritimes l’année suivante. Aujourd’hui, ils doivent se rendre à l’évidence qu’ils ont perdu leur emploi en raison de la création d’un nouveau poste de superviseur des opérations, qui allie les deux tâches.

Ayant connu une saison tumultueuse en 2014, Murielle et Gabriel ont entrepris à l’automne des démarches afin de dénoncer ce qu’ils qualifient de situations absurdes et d’innombrables événements survenus l’été dernier. «Nous avons créé un dossier qui visait la rectification de la situation et ultimement, le congédiement de M. Peter Truksa, directeur général par intérim», ont signifié les requérants dans une lettre adressée ce printemps aux membres du C.A. de la Société du vieux canal et au personnel de la Ville de Salaberry-de-Valleyfield.

«Rien n’a fonctionné l’an dernier. Les relations avec le directeur général ont été très difficiles. M. Truksa n’était pas sur le terrain pour régler les nombreux problèmes. 2014 n’a pas été une bonne expérience», a déploré Gabriel de Repentigny.

Le cri du cœur des deux employés mécontents a été entendu par le président intérimaire de la société, Jacques Smith, et le maire campivallensien, Denis Lapointe. «Après plusieurs rencontres, nous avons appris avec soulagement le congédiement de M. Truksa. On s’attendait à recevoir un appel en vue de préparer la nouvelle saison. Le départ de Peter Truksa était pour nous la première étape de la réalisation d’une saison qui s’annonçait exceptionnelle  pour le 10e anniversaire de la société», de relater Murielle Léger.

Toutefois, les deux ex-employés ont été informés par courriel que leurs postes étaient convertis en un seul dans le cadre d’une restructuration organisationnelle. «Nous sommes contrariés d’être remerciés de nos services après avoir investi autant d’énergie et de temps dans un travail qu’on adorait. Nous constatons aussi que cette réorganisation coïncide drôlement avec le renvoi de M. Truksa», de soulever Gabriel de Repentigny.

Murielle et Gabriel ont signalé au Journal que 2 des 3 membres du comité des ressources humaines de la société n’étaient pas au courant des situations qu’ils ont décriées. «Nous avons donc déduit que ces événements ont été cachées au C.A. par les gens en place pour protéger leurs intérêts personnels», de dire Murielle.

Invités à poser leur candidature pour l’obtention du nouveau poste de superviseur des opérations, le duo a solidairement refusé de postuler. «C’est inconcevable et impensable qu’une personne assume autant de responsabilités dans une semaine de travail de 40 heures. Nos deux postes nécessitaient de 30 à 40 heures chacun», affirme Gabriel.

«On veut faire progresser les choses et c’est comme ça qu’ils traitent la jeunesse. On s’est fait tasser du revers de la main», ajoute le jeune homme, qui en profite pour compléter une session d’été à l’université. «La terrasse du vieux canal, c’était comme mon bébé. C’est une vengeance. Ils ont eu ce qu’ils voulaient», a martelé Murielle, qui reprendra sa profession de massothérapeute.

Déçus de voir leur aventure prendre fin abruptement, les deux acolytes ont tenu à remercier leurs clients, amis, collègues ainsi que les fournisseurs de la Société du vieux canal de Beauharnois.