Société
Actualités

VIDÉO - Un couple gai victime d’intimidation sur Grande-Île

le lundi 25 octobre 2021
Modifié à 0 h 00 min le 26 octobre 2021
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

Mathew et Michael, qui ne se considèrent pas comme des provocateurs, sont déçus de constater qu’une minorité de gens puissent faire régner un climat de méchanceté envers les homosexuels dans une ville accueillante comme Salaberry-de-Valleyfield. (Photo Journal Saint-François – Yanick Michaud)

En aménageant à Salaberry-de-Valleyfield, Mathew et Michael ne se doutaient pas qu’ils seraient victimes de gestes disgracieux et de menaces directement reliés à leur orientation sexuelle.

« Nous avons déménagé le 1er mai et déjà le même jour, nous commencions à avoir de la misère avec nos voisins qui nous traitaient de tapettes. Le 8 mai, on a arraché notre drapeau arc-en-ciel. Mais nous nous sommes dit qu’en 2021, il n’y avait pas de raisons de se cacher. On a ajouté quatre drapeaux et les menaces ont redoublé. Tapettes, vous allez mourir, que les gens criaient en passant dans la rue », raconte le couple qui arrivait de Montréal.

Locataires sur Grande-Île, une artère passante de Valleyfield, les deux hommes ont aussi subi du vandalisme et des vols. « On nous a lancé des œufs. On a volé des décorations d’Halloween. Malgré que nous ayons un système de caméra. Ça ne dissuade pas les gens. On a des images des voleurs. Malheureusement, la police ne peut pas grand-chose pour nous », disent-ils.

 

 

Du côté de la Sûreté du Québec on explique être au fait de ce conflit entre plusieurs partis. « Nous avons effectué diverses interventions reliées au conflit. Mais ce que nous avons fait c’est d’émettre des conseils pour des recours civils », plaide Valérie Beauchamp de la Sûreté du Québec.

Des gestes isolés mais fréquents

À la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, on dit avoir reçu les doléances des deux hommes. « Le maire Miguel Lemieux a bien reçu les requêtes. Mais ce n’est malheureusement pas tant du ressort des autorités municipales. Ce que nous pouvons faire, c’est de suggérer la tolérance dans le voisinage. Parce qu’on s’entend que c’est un cas isolé. Salaberry-de-Valleyfield n’a pas la réputation d’être une ville homophobe », explique Magali Joube des communications.

Pourtant Mathew et Michael songent déjà à des jours meilleurs en attendant la fin de leur bail. « Nous voulions être bien accueillis. Mais les gens ne sont pas tolérants. En venant vivre ici, je sauvais trois heures par jour de transport pour mon travail. Mais à ce prix-là, je vais retourner à Montréal », lance Michael, préposé aux bénéficiaires à Beauharnois.

Mathew qui effectue du télétravail et œuvre comme commis dans un dépanneur, ajoute que son voisin vient l’intimider sur son lieu de travail. « Sans compter qu’il dépose des plaintes pour du bruit en plein cœur de jour. Et les policiers nous remettent des constats d’infraction. Mais ils ne font rien contre les œufs ou le vol de nos drapeaux ou de nos décorations », évoque celui qui a décidé de se rendre devant la justice pour faire bouger les choses.

Début novembre, une première séance aura lieu pour confronter le voisin et ses gestes d’intimidation. « C’est triste de constater que ça existe et que ça vient d’une minorité. Mais ça nous démotive de vouloir rester ici », concluent les deux hommes.