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Économie

Un béton plus léger pour éliminer les nids-de-poule

le jeudi 11 août 2016
Modifié à 0 h 00 min le 11 août 2016
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Est-il possible d'éliminer un jour les fameux nids-de-poule qui causent des maux de tête aux automobilistes ? C'est ce que croit André Lauzon, dont l'entreprise Béton Léger du Canada a mis au point une technologie permettant d'obtenir un béton plus léger et plus résistant.

L'entrepreneur de Salaberry-de-Valleyfield explique qu'on a habituellement recours à des panneaux de polystyrène pour isoler l'asphalte du sol argileux sur lequel sont construites les routes du Québec.

«Avec une résistance de 0,17 MPA, ces panneaux utilisés en remblais, sont loin d'être l'idéal et contribuent à la détérioration accélérée des nouvelles chaussées. Notre béton léger permet au gel de ne pas atteindre l'argile, qui est à l'origine de la détérioration des infrastructures, par un gonflement provoqué par le gel, l'infiltration d'eau et les fissures. Notre produit empêche donc les mouvements dus au gel», explique-t-il.

M. Lauzon prend en exemple la déformation perceptible sur le pont d'étagement qui relie la route 201 à la route 530, à la hauteur du secteur Nitro.

Ce béton léger, dont le procédé a été breveté et respecte les normes du ministère des Transports, est conçu en injectant des billes de polystyrène commercialisées sous le nom de Néopor 2400, composées de 98 % d'air.

«Cela nous procure un béton qui pèse 600 kg par mètre cube au lieu de 2400 kg comme c'est le cas avec le béton traditionnel à base d'agrégats naturels.»

Économie d'échelle

Alors que les différents paliers de gouvernement s'apprêtent à investir des milliards de dollars en travaux d'infrastructures au cours des prochaines années, André Lauzon estime que le recours au béton léger pourrait faire économiser des dizaines de millions de dollars aux contribuables.

Par contre, il dit constater que l'industrie conserve encore de vieux réflexes qui profitent aux mêmes entrepreneurs. «Les gens ne veulent pas changer des façons de faire établies depuis longtemps», dit-il.

Béton Léger du Canada est en discussion avec la Ville de Montréal notamment, pour un projet majeur prévu dans le sud-ouest de la ville; ce qui pourrait mener à la création d'une cinquantaine d'emplois, estime M. Lauzon.

Conduites d'aqueduc

L'entrepreneur affirme que ce béton léger constitue aussi un excellent isolant pour les conduites d'aqueduc, contribuant ainsi à réduire les bris sur les réseaux municipaux.

Il cite notamment une étude des HEC qui indique que le coût d'entretien du réseau d'aqueduc s'établit à 13 752 $ du kilomètre à Salaberry-de-Valleyfield, comparativement à 5579 $ à Longueuil.

Le recours à ce nouveau procédé, même à un coût supérieur, représenterait un meilleur investissement à long terme, soutient André Lauzon.

Ce produit trouve également son application dans le secteur de la construction, pour l'isolation et l'insonorisation des planchers.

 

Les différentes applications du béton léger

-Revêtement de routes

-Conduites d'aqueduc-égout

-Immeubles

-Approches de ponts et viaducs

-Sous-fondations de voies ferrées