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Travailler autrement pour faire beaucoup mieux

le jeudi 14 février 2019
Modifié à 11 h 08 min le 14 février 2019
Par Yanick Michaud

ymichaud@gravitemedia.com

On parle beaucoup de pesticides, d’environnement et de nouvelles manières de faire en agriculture par les temps qui courent. Sylvain Gascon est agriculteur et il est très actif en ce qui a trait aux nouvelles méthodes. « J’ai accepté de participer à un projet pilote organisé par le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ) et j’ai constaté des changements dès la première année. Des changements très positifs », explique le producteur de grandes cultures de maïs, de soya et de blé à Saint-Anicet. Le projet vise à réduire les risques reliés aux pesticides en grandes cultures en Montérégie. « Nous sommes plus d’une centaine d’agriculteurs de la grande région à prendre part à cette mission dont l’objectif est de réduire les risques pour la santé et pour l’environnement de 25 % en trois ans. Ce sont nos agronomes qui ont pris connaissance du projet et qui nous ont invités à embarquer et à faire une différence », lance le propriétaire de la Ferme Chatrac qui était producteur laitier jusqu’en 2009.

Étudier les pesticides

Sylvain Gascon, qui partage sa vie et sa ferme avec sa conjointe France Brunet, explique que chaque pesticide, que ce soit fongicide, insecticide ou herbicide est répertorié selon son indice de risque pour la santé (IRS) et son indice de risque pour l’environnement (IRE). « Il faut faire le calcul pour chaque culture sur notre ferme. Nous avons des formations, nous travaillons de pair avec notre agronome et nous planifions ensemble les traitements de l’année. Il faut faire du dépistage dans chaque champ pour déceler par exemple la pourriture due aux champignons, les insectes qui mangent nos cultures, les mauvaises herbes qui envahissent. Il faut le faire afin de bien protéger nos cultures. Par la suite nous décidons quoi faire et chez nous, on a été jusqu’à calibrer le pulvérisateur et changer des buses pour en avoir des efficaces et anti-dérives », explique celui qui a enregistré des résultats probants. Après une seule année, il a réduit don IRS de 69 % et son IRE de 55 %. Pour lui c’est très encourageant et il croit que le MAPAQ pourrait étendre le projet aux quelque 30 000 entreprises agricoles de la province. « Quand ils ont annoncé le projet pilote, après quelques semaines, ils avaient rempli les cases. C’était plein. On sent l’engouement pour ces nouvelles techniques et nous devrions en profiter », lance celui qui trouve important de répandre la nouvelle. « Il y a certainement moyen de faire autrement. D’expérimenter pour faire mieux. Je m’amuse avec des bandes riveraines, des bandes fleuries, des haies brise-vent. Depuis 3 ans, j’ai implanté un jardin communautaire en plein champ. Et ça fonctionne », a aussi admis celui qui a tenu à remercier son agronome, François Cadrin.