Politique

Les syndicats interpellent les candidats aux élections

le mardi 25 septembre 2018
Modifié à 9 h 09 min le 25 septembre 2018
Par Mario Pitre

mpitre@gravitemedia.com

Les porte-parole syndicales du Conseil central de la Montérégie (CCM – CSN) interpellent les candidats des différents partis en lice dans la campagne électorale afin de connaître ce qu’ils comptent faire pour aider les travailleurs. Selon elles, la crise économique a laissé des traces dans les conditions de travail et il est temps qu’on pense un peu plus à eux. « C’est malheureux de constater qu’encore aujourd’hui, en 2018, il y a des secteurs d’emploi où les conditions de travail des salariés sont inacceptables. Dans le Suroît, c’est notamment le cas des travailleuses des centres d’hébergement privés, des chauffeurs d’autobus scolaire, des préposés aux soins dans les hôpitaux, a rappelé Nancy Laplante, vice-présidente du CCM – CSN, lors d’un récent point de presse. Autant d’exemples de situations qui doivent changer. C’est pourquoi nous voulons connaître les solutions concrètes que proposent nos futurs élus. » « Les conditions de travail des éducatrices en CPE sont incroyables. Les coupures de l'ordre de 120M$ imposées par le gouvernement dans le dernier mandat ont laissé des traces indélébiles. Les directions ont dû couper là où elles le pouvaient. Dans les coupures effectuées, on parle de postes abolis, d’effectifs réduits. Il y a diminution des heures pédagogiques. Il faut comprendre que ces dernières sont cruciales pour assurer un travail de qualité auprès des enfants. Ces heures font en sorte que les enfants issus d'un CPE ou d'un milieu de garde subventionné sont mieux outillés pour l'école que ceux provenant de garderies commerciales », note pour sa part Julie Vaillancourt, 2e vice-présidente et responsable aux griefs pour le Syndicat des travailleuses et des travailleurs en petite enfance de la Montérégie – CSN (STTPEM – CSN). « Dans la santé, la réforme Barrette a laissé des séquelles », continue Nancy Laplante. « Le personnel est à bout de souffle. Cet été, on ne comptait pas les heures supplémentaires obligatoires, car le personnel n’y arrive plus. Le réseau ne tiendra pas longtemps à ce rythme. On nous dit que les partis politiques ont des projets pour la santé. Ce qui nous intéresse, nous, c’est de savoir ce qu’ils vont faire pour les travailleuses et les travailleurs qui sont épuisés. » Les porte-parole ajoutent que dans nos écoles, la situation n’est pas plus joyeuse. Quelques jours après la rentrée, on voit déjà qu’il manque de ressources dans les services de garde, disent-elles. Dans les commissions scolaires, on a coupé les budgets et donc, les services spécialisés aux enfants qui en ont besoin. De plus en plus d’usines, gros moteurs de la région, sont sur le qui-vive à la suite des « aménagements » économiques exigés par le président américain, Donald Trump, qui visent à protéger les intérêts américains. Cela va des droits de douane sur l’acier, l’aluminium et toute une série d’autres matières dont la liste varie aux grés de l’humeur du président. Mais que vont faire les candidats pour protéger les emplois dans notre région ? Et les médias ? En Montérégie, il reste de moins de moins de journaux régionaux. Le nombre de lecteurs diminue. Alors qu’on parle de plus de plus de « fake news », ces informations qui circulent malgré qu’elles soient fausses, il est normal que l’on questionne les futurs élus sur ce qu’ils comptent faire pour assurer un travail journalistique et une information de qualité ? » Pour Annette Herbeuval, présidente du CCM – CSN, il est important que les futurs élus prennent conscience du travail qui les attend. « Dans le Suroît, ce sont des milliers de travailleurs qui triment dans des conditions difficiles pour arriver à joindre les deux bouts. C’est pourquoi nous voulons questionner les futurs élus et leurs partis afin de savoir ce qu’ils comptent faire pour les aider. » (M.P.)