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Six élèves sur dix en Montérégie veulent perdre ou contrôler leur poids

le mardi 15 mars 2016
Modifié à 0 h 00 min le 15 mars 2016

Seulement la moitié des élèves du secondaire de la Montérégie sont satisfaits de leur apparence physique, selon l’Enquête québécoise sur la santé des jeunes du secondaire, menée auprès de 5700 élèves de la région, en 2010-2011. Près de six jeunes sur dix s'efforcent donc de contrôler leur poids ou de maigrir.

Le directeur de la santé publique de la Montérégie, Dr Jean Rodrigue juge normal que l’apparence physique soit une préoccupation à l’adolescence. Il indique aussi que ces données reflètent toujours la réalité, même si cette cohorte ne fréquente plus le secondaire.

«Les adolescents vivent une période où il y a une transformation importante au niveau de leur corps, de leurs hormones, et même de leurs pensées. La place du corps est importante parce que c’est ce qui est visible», explique-t-il.

Néanmoins, le fait que 40% des élèves du secondaire en Montérégie qui ont un poids normal, soit 71% des jeunes, soient insatisfaits de leur image corporelle, est particulièrement inquiétant pour le médecin.

Il souligne que, pour contrôler leur poids ou maigrir, 35% des jeunes de la région utilisent des méthodes néfastes pour la santé, comme fumer ou faire une suivre une diète.

Des solutions proposées

Le directeur de santé publique soutient que pour renverser la tendance, les jeunes doivent être informés des changements qui se produisent à l’adolescence et de l’inefficacité de ce type de méthodes.

«C’est normal de prendre du poids à l’adolescence. Une fille de 14 ans qui voudrait garder le poids qu’elle avait à 12 ans, c’est tout simplement impossible. D’accorder trop d’importance au contrôle du poids à l’adolescence, c’est presque une cause perdue», affirme-t-il.

Compte tenu de cette réalité, Dr Rodrigue estime que les élèves doivent plutôt miser sur l’adoption de saines habitudes de vie. L’enquête démontre en effet un lien direct entre ces dernières et la satisfaction de l’image corporelle. Plus de 50% des jeunes de la Montérégie ayant de saines habitudes de vie apprécient leur apparence physique. Il en est de même de ceux ayant une forte estime de soi, soit 67%.

Le rôle des parents et des enseignants

Pour changer la perception que les jeunes ont de leur image corporelle et les inviter à prendre de bonnes décisions, les parents et les enseignants doivent les appuyer.

«Les parents et les enseignants sont des modèles marquants pour les jeunes et donc leur attitude par rapport à l’image corporelle va être importante. Si on valorise un seul modèle, on peut rendre les jeunes coupables du corps qu’ils ont en développement parce qu’il ne correspond pas aux stéréotypes. C’est important qu’ils valorisent le sain développement des enfants et non une seule image corporelle», déclare Dr Rodrigue.

Il incite aussi les écoles, des milieux, où il est facile de juger son corps et celui des autres, à poser des actions qui promeuvent une image corporelle positive et des saines habitudes de vie. Il est donc essentiel de créer un environnement favorable en inculquant le respect, selon lui.

«C’est important de ne pas placer les jeunes dans une situation où ils peuvent prêter attention à la critique inutilement», conclut le directeur santé publique de la Montérégie.